Juliette
Tourret dédicacera son recueil de poésie : "Coeur
Sauvage"Samedi 27 octobre entre 10 h et 12 h à la galerie
ECRITURES
Née à
Montluçon
Juliette
TOURRET
NEW YORK
Octobre 2012
« Ju'L est
une poétesse française, compositrice, chanteuse et pianiste. Elle
a étudié le piano classique pendant douze ans et a reçu plusieurs récompenses
prestigieuses. Elle s'est produite partout en France et a sorti son premier
album, Haut les Cœurs, en 2009. Ayant fait des concerts partout dans sa France
natale, Ju'L a fait le voyage vers New York, comme tant d'artistes avant elle.
Elle s'est alors produite dans des lieux divers à travers la ville. Ju'L s’est
produite d'abord à Le Taste of France 2012 et a gagné, battant quelques
musiciens français extrêmement doués des environs de New York. Félicitations du
Guide Français de la Culture à Ju'L - nous attendons avec impatience d'être
témoin de votre ascension météorique sur ce côté de l'Atlantique! Elle est aussi
un poète et a publié « Coeur Sauvage », l'été
dernier. »
Jake Flanagin, octobre
2012
Elle [Juliette Tourret] aime la nuit
noire et brillante, tonalités de ce piano qui la fait, la raconte, la symbolise.
Non qu'elle s'apparente à un objet : elle vit, elle joue, elle crée en intense.
Ses compositions musicales, elle les interprète selon la consigne qu'elle s'est
à elle-même assignée, avec le coeur, avec le corps. Ce qui au reste revient au
pléonasme : qui l'a vue au clavier relève l'évidence de cette unité définitive,
marque d'emblée discernable des artistes authentiques. Des mélodies, des paroles
et sa voix : des chansons, donc. A quoi tient ce fait qu'on les repère
immanquablement, qu'on les conserve en mémoire, qu'on se les rejoue pour soi ?
Dotée par les dieux de l'harmonie d'une plastique et d'un coffre, d'un délié
digital d'une rare puissance, elle conquiert. Voici qu'elle entend poser ses
mots sur le papier, nus, dépourvus de leurs notes. Comme ils s'imposent
aisément, cris de passion, d'attente, de souvenir. Tout poème, s'il est vrai,
parle à chacun, intelligible ou non, paré du moins de sa sincérité que dévoile
la voix qui le prononce. Car c'est ainsi que l'on doit s'approprier et partager
ces pages, en les déclamant, aussi secrètes que des confidences, aussi
touchantes que des aveux. Le temps de l'intime viendra ensuite, forcément, quand
ces nouvelles romances sentimentales seront chuchotées derechef, à l'oreille de
qui les aura escomptées, pianissimo.
Juin 2012
J'entends la
voix de Juliette Tourret dans Coeur Sauvage. Je vois ses yeux. Je vois
son âme, j'entends sa musique.
Une voix, un
regard et une âme présents au monde dans la musique de ses mots.
Une âme à la
fois sombre et lumineuse. Une voix qui saisit et met en musique ses voyages. Un
regard tour à tour inquiet, angoissé, libre et heureux.
Une voix de
qui ne parvient pas à attraper les choses dont elle est faite ou y parvient trop
bien, trop fort. Comme si ce Coeur Sauvage était parfois trop petit pour elle ou
trop grand.
Une parole
qui sait que les mots sont menteurs et incomplets. Une parole qui sait que c'est
tout ce dont elle dispose, avec la musique pour dire, exister.
La voix d'une
femme qui a accepté de vivre et de laisser mourir parce qu'elle a compris que,
juste, on vit et on meurt et qu'entre les deux la musique, la poésie et
l'amour l'aident à être qui elle est.
Une voix qui
ose humble. Une ferveur qui avance. Un coeur qui s'ouvre. Un ressenti sans
complaisance. Un regard qui s'éveille à l'émerveillement. Une femme qui apprend,
qui se tord, qui se détend qui accueille la vie avec courage quoi qu'il en
coûte.
Le Coeur
sauvage parcourt toutes ses voix, les inscrit dans la musique intérieure du
silence.
Comme le
phénomène des marées, les mots de Juliette Tourret travaillent à la fois à leur
propre déconstruction et reconstruction, ou plutôt à leur propre dépouillement
jusqu'à arriver à une parole vraie, touchante, libre, pure jusqu'à revenir au
Coeur sauvage.
Un jour, je
reçois un petit mot personnalisé d’une chanteuse avec son disque autoproduit.
Elle me demande de l’écouter et de la contacter si j’aime son
travail.
Pour tout vous
dire, ce n’est pas tout à fait la première fois que ça m’arrive et je rappelle
rarement. Enfin si, juste par politesse et pour dire ce que j’en ai pensé (avec
diplomatie), mais ça n’a jamais abouti à une rencontre et une mandorisation dans
les règles de l’art.
Là, j’écoute et je suis
un peu déçu par la réalisation. Je réécoute et je tombe vite dans l’univers de
cette jeune trentenaire appelée Ju’l. Il
gomme les défauts d’un premier disque produit sans beaucoup de moyens…C’est du
piano/voix, et j’aime beaucoup les disques sans fioritures. L’épure d’artistes
comme Sheller ou Barbara ne m’a jamais dérangé…
Comme je pense à
Sanson et Barbara en l’écoutant, je me dis qu’elle a largement
été influencée par ses deux grandes dames, mais qu’elle parvient à ajouter sa
jolie patte.
Vous l’avez
compris, j’ai fini par l’appeler.
Ainsi, le 15 avril
(oui, je sais, je ne suis pas en avance dans certaines de mes notes), nous nous
retrouvons au bar du
Lutetia. Endroit qu’elle n’a pas
choisi au hasard… « J’y ai vécu des choses, j’ai de beaux souvenirs…et ce
piano, là, c’est assez symbolique ». Moi, à chaque fois, je dis bien à
chaque fois, qu’on me donne rendez-vous là, je pense à ce qu’il s’est
passé pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Dans la salle, je
remarque Ju’l. Première constatation, elle est plus belle au naturel qu’en
photo. Je trouve même qu’elle est lumineuse. Son sourire peut-être. Je lui dis.
Elle semble un peu gênée… Je l’interroge sur son passé musical, je suis plus là
pour ça que pour parler photogénie.
-Je suis d’une
famille d’artistes contrariés. Personne n’est allé au bout de son art… mais j’ai
été bercé toute mon enfance par la musique. Mon arrière grand-mère faisait du
piano de manière fabuleuse par exemple.
Le piano étant
l’instrument de prédilection de Ju’l. Initialement, c’est une guitare qu’on lui
avait mise dans les mains, finalement, elle préférera l’instrument aux touches
d’ébène et d’ivoire (c’est poétique un piano…).
-Avant de me
lancer complètement dans la musique, il a fallu que je tente un chemin qui
rassure tout le monde. J’ai été orthophoniste, puis j’ai arrêté pour faire une
école d’infirmière. Là, j’ai complètement déprimé. Je me suis retrouvée en stage
en gériatrie et j’étais très mal dans mes pompes. Curieusement, c’est là que
j’ai pris mon destin en main. Une vieille dame dont je m’occupais et qui était
soi disant « démente » m’a dit droit dans les yeux : « vous n’avez pas l’air
heureuse ma petite fille. Vous savez, la vie passe en un clin d’œil. Moi, je me
suis retrouvée ici, je n’ai rien vu venir. Soyeux heureuse, faites ce que vous
avez à faire ! ». Je te promets, je suis sortie de la chambre, j’ai mis mes
affaires dans un sac et j’ai tout quittée pour aller à Paris… J’avais 21 ans,
j’en ai 31 aujourd’hui…
J’aime ce genre
d’histoire.
Depuis, Juliette
Tourret tente de s’imposer dans le fabuleux monde de la chanson française de
qualité. Beaucoup d’appelés, peu d’élus. Il faut du courage pour se lancer dans
cette bataille là. Elle semble ne pas en manquer…
-J’ai enregistré mon
disque seule et ça n’a pas été facile, mais je voulais faire découvrir ma
musique au public et aux professionnels. Je voulais aussi que les directeurs de
salles me fassent confiance. Ce qui a été le cas avec le programmateur de
La Reine Blanche. Boris Gasiorowski m’a fait passer une audition et m’a
permis de jouer dans sa salle. Pour moi, c’est primordial car il faut me
découvrir sur scène. Je suis quelqu’un de scène. C’est là que l’on peut se
rendre compte de mon travail.
Ju’l cherche un
tourneur, soit dit en passant.
Je lui parle de
ses influences, elle les assume parfaitement.
-Je me suis
attaquée au répertoire de Barbara parce qu'elle a été aussi un élément
déclencheur. Je l’ai vu en 1992 dans la ville dont je suis originaire,
Montluçon. J’ai pris une énorme claque et j’ai compris où se situait mon
destin.
Oui, parce que
Ju’l est avant tout compositrice et une mélodiste douée.
-Je fais de la
chanson, certes, mais aussi de la musique « classique ». J’aime faire parler mon
piano. Plus que les mots, la musique est le plus beau moyen d’évasion. On peut
tout se permettre dans l’expression de la musique…
François
Alquier
Décembre
2008
Juliette
Tourret alias Ju'L est poète auteur-compositeur, pianiste de l'instant.
Son œuvre est dominée par le thème de l'amour, intime et universel, délicat et
ravageur, le juste étant placé comme médiateur entre l'humain et l'univers. Mue
par une soif de vie dont elle est la première surprise, elle est douloureusement
mais résolument en Vie. Et depuis mars 1977, c'est comme si le printemps n'en
finissait pas d'éclore.
Moments clé
de son parcours :
- 2000 : 1ère publication, "Jours et nuits d'une vie
entre deux virgules" aux Editions des Ecrivains Associés.
- 2004 : elle apparaît dans l'ouvrage "De l'obscure
étincelle", anthologie de poètes vivants publiée chez l'Harmattan, collection
Levée d'ancre dirigée par Michel Cassir et Gérard Augustin.
- Rencontre avec Reza Hiwa
- Création de la partition théâtrale "Mot à Maux
d'A..."
2008 : Olivier Barrot lui confie la création du
générique de l’émission Volte-Face diffusée sur France Culture.
2009 : sortie de son 1er album chanson "Haut les
coeurs !"
2010 : sollicitée par Claude Fèvre – directrice de
Festiv'art – elle met son piano et sa voix au service de la création d'un
hommage à Barbara né de ses "mémoires interrompus", éd Flammarion.
2011 : elle participe à l'ouvrage "Les prémisses
du siècle" fêtant les 10 ans d'existence de la collection Levée d'ancre.
2012 : départ pour New York pour tenter l'aventure
américaine avec son piano solo.