mercredi 10 octobre 2012

Galerie Ecritures: Stassen


Vernissage en présence de l’auteur

le Vendredi 19 octobre à la Galerie ECRITURES

18h30

 Signature à la librairie « Le Talon d’Achille »

Samedi 20 octobre de 10 h à 12 h

Exposition d’œuvres originales et de dessins préparatoires de

Jean Philippe STASSEN

à la Galerie ECRITURES

1, rue Pierre Petit 03100 MONTLUCON

du 10 Octobre au 24 Novembre 2012
 
Né à Liège en 1966, Jean-Philippe Stassen entre en bande dessinée aux côtés d’un autre Liégeois, le scénariste Denis Lapière. Après Bahamas et Bullwhite, premiers livres issus de publications courtes dans L’Écho des savanes, les deux auteurs signent un diptyque dans la prestigieuse collection « Aire libre » des Éditions Dupuis, en 1992. Le Bar du vieux Français est basé sur les souvenirs du dessinateur, retranscrits et transformés en fiction par le scénariste. Il remportera de nombreux prix, parmi lesquels l’Alph-Art, coup de cœur du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême et, bien des années plus tard, le prix des 20 ans de l’ACBD, l’Association des Critiques de Bande dessinée, choix ultime des critiques français et belges sur vingt ans de bande dessinée de création.

Fort de cette première expérience dans la collection de prestige des Éditions Dupuis, Jean-Philippe Stassen va y publier en solo des livres au ton singulier, Louis le Portugais (qui prend sa ville, Liège, pour décor) et Thérèse (qui aborde la douloureuse question du retour au pays). Deux ouvrages qui montrent déjà à quel point Stassen s’intéresse aux laissés-pour-compte. On y observe avec attention le développement d’un graphisme marqué par le mariage entre une peinture naïve d’origine africaine s’exprimant notamment au travers de couleurs vives et le dessin de bande dessinée franco-belge, marqué par le cerné noir.

Jean-Philippe Stassen publie ensuite Déogratias en 2000, (Prix France Info), ayant pour cadre le Rwanda avant et juste après le génocide de 1994, Pawa, chronique sur ses séjours rwandais (paru en 2002 chez Delcourt), et, dans son sillage, Les Enfants (à nouveau dans la collection « Aire libre » des Éditions Dupuis). À partir de là, Stassen change de statut. Il n’est plus seulement un auteur complet. Il devient une sorte de journaliste. Non pas comme Joe Sacco ou Étienne Davodeau. Stassen est un voyageur. Un nomade dans l’âme. Un aventurier très singulier. Jean-Philippe Stassen ne découvre pas des terres encore vierges mais des humains et leur histoire présente. Un vrai baroudeur, un de ces hommes qui prennent des allers simples, loin de songer déjà au retour, car il n’est pas nécessaire qu’il y en ait un…

Quand il revient, il se mue en conteur. C’est le besoin d’exorciser les horreurs vues et vécues, de partager les beautés rencontrées. Il n’est pas un bonimenteur d’exploits, c’est un auteur de bande dessinée dont chaque ouvrage pourrait être qualifié d’« album de combat ».

Le « combat » des hommes dont le pays est en guerre, en luttes fratricides ou en révolte contre le pouvoir en place. Le « combat » de Stassen pour les faire connaître et comprendre.

Son terrain de prédilection reste la fiction. Mais il témoigne de ce qu’il a vu, lu, appris lors de ses nombreux séjours au Rwanda et dans toute l’Afrique des Grands Lacs en le transposant dans des histoires touchantes, voire terrifiantes, tant elles sont ancrées dans le réel. Jean-Philippe Stassen entame avec ces livres un combat en faveur d’une littérature de bande dessinée engagée, posant un regard intelligent et acéré sur une région de l’Afrique trop souvent présentée à travers des visions tronquées, partiales ou peu informées.

Grand voyageur, Stassen a parcouru très jeune les routes et les pistes de l’Algérie, du Maroc, du Sénégal et du Burkina Faso avant de cingler vers le cœur de l’Afrique. Ce n’est sans doute pas par hasard qu’il a illustré le roman Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad pour les Éditions Futuropolis. La noirceur des récits publiés ces quinze dernières années s’exprime particulièrement dans les scènes nocturnes. Sous les cieux étoilés d’Afrique, l’absence de lumière artificielle confère souvent à ces scènes des aspects dramatiques intenses.

Délaissant provisoirement la bande dessinée sous sa forme traditionnelle, les deux derniers travaux de Jean-Philippe Stassen s’apparentent davantage au travail documentaire en bande dessinée. À l’hiver 2008, il réalise un premier reportage pour le magazine XXI à Gibraltar. Et à l’été 2010, pour le même magazine, il raconte la région du Kivu, en République démocratique du Congo, une province secouée par la guerre depuis une vingtaine d’années. Son regard de spécialiste se double d’une approche humaine véritablement empathique.
 

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