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Dédicace réussie à la librairie Cosmopolite d'Angoulême, samedi matin. Elric fait désormais des dessins en couleurs qui en jettent méchamment. On a bossé 1h et demie sans s'arrêter. Polo Chon et Caroline étaient contents !
Le jeune Eric Harpignies sillonne une campagne verdoyante censée l’inspirer. Chevalet sous le bras, sac en bandoulière coiffé d’un haut de forme qui lui donne un air fin de siècle il semble un peu perdu dans ses pensées. Il faut dire que le jeune homme ne sait pas trop où il en est dans sa vie. Tiraillé qu’il est entre une petite amie qui lui fait humer le goût de l’interdit, une famille sans le sous qui vend les tableaux d’un aïeul bien connu des spécialistes de la peinture fin XIXème siècle, et sa vie professionnelle qui manque sacrément de relief, deviendra-t-il peintre ? Musicien ? Ou rien de tout cela ? Mais revenons un peu en arrière pour tout comprendre. Eric possède donc un ancêtre qui a fait les beaux jours de l’école de Barbizon, Henri de son prénom, né en 1819 et décédé à l’âge canonique de 97 ans qui peignait des paysages avec une facilité déconcertante. Mais pour l’instant nous n’en sommes pas là. La grand-mère d’Eric vient de décéder et les parents du jeune homme pas particulièrement en fonds se décide à vendre la dernière toile d’Henri Harpignies, pour un prix qui correspond à l’oubli actuel du peintre, c’est-à-dire pas grand-chose, mais de quoi retarder les échéances des banques qui se font pressantes. Le train qui le mène vers Paris se trouve bloqué en gare de Montpellier et le jeune homme décide alors de partir visiter la ville, et découvre un peu par hasard le musée Fabre, qui pourrait afficher des tableaux de son aïeul. Le musée n’est pas particulièrement bondé et il tombe en grâce devant une belle jeune fille qui reproduit un tableau d’un des membres de l’Ecole de Barbizon. Coïncidence ? Peut-être, en tout cas les deux vont faire un petit bout de chemin ensemble au point d’envisager, devant le talent d’Eric pour la peinture, de se faire faussaire !
Une histoire d’amour en apparence toute simple. Eric et Marie possèdent des passions communes pour la peinture, pour la musique, pour la liberté aussi de vivre sans se soucier du lendemain. Ils possèdent aussi se brin de détachement face aux réalités du monde et cette pincée d’insouciance qui pourrait les mener sur des sentiers glissants. Avec Harpignies, Elric (Dufau) le dessinateur de ce projet, qui est un descendant du maitre paysagiste livre avec Darnaudet au scénario un récit particulièrement frais. Tout en dressant la biographie du peintre les deux auteurs donnent à voir, en avec pas mal d’humour, le destin de deux êtres qui se lient. Idée ô combien originale pour parler du peintre sans se faire trop pesant ou didactique. Un album découverte qui ne laisse pas indifférent et s’achève cerise sur le gâteau, par des documents sur le peintre Henri Harpignies et des reproductions d’un carnet comprenant des esquisses de portraits (rares pour le paysagiste).