samedi 22 septembre 2018

La Vie: A Niort, une webradio pour dépasser les murs de l’hôpital

Site de radio Pinpon émissions à partir du 25 septembre
Sur France Inter, dans Carnet de Campagne, vendredi 14 septembre (14 minutes)
La Vie: A Niort, une webradio pour dépasser les murs de l’hôpital
Publié le 12/09/2018 à 08h45 – Modifié le 12/09/2018 à 10h33 Laurent Grzybowski

http://www.lavie.fr/solidarite/carnets-citoyens/a-niort-une-webradio-pour-depasser-les-murs-de-l-hopital-12-09-2018-92709_459.php
 
Des patients de l’hôpital psychiatrique participent au lancement d’une radio associative pour faire tomber les préjugés dont souffrent les personnes atteintes de troubles psychiques.
« Chers auditeurs, bienvenue sur Radio Pinpon, la radio qui donne la parole à ceux qui ne l’ont jamais ! » Animée par des patients de l’hôpital psychiatrique de Niort (Deux-Sèvres), sous l’impulsion d’une équipe thérapeutique soucieuse de « démystifier la folie » et de lutter contre l’exclusion sociale des personnes souffrant de troubles psychiques, Radio Pinpon commencera à émettre le 25 septembre. « Notre objectif est double », précise Eric Lotterie, initiateur de ce projet lancé il y a trois ans : « Faire évoluer l’image des maladies psychiques auprès du grand public et changer la perception que les malades ont d’eux-mêmes, en leur permettant de ne pas vivre leur maladie comme une honte, mais comme une différence positive. »
Il fallait bien être un peu fou pour oser se lancer dans un projet pareil ! Un grain de folie parfaitement assumé par Eric Lotterie, infirmier psychiatrique depuis bientôt vingt-cinq ans. Passionné par son travail et par la relation avec ses patients, ce soignant anime depuis des années la P’tite Cafete, un espace ludique et convivial situé en plein cœur de l’hôpital. Un endroit refuge, ouvert 7 jours sur 7, où les personnes hospitalisées peuvent venir boire un café ou un jus d’orange et partager les petits bonheurs ou les petites misères du quotidien. L’idée de créer cette radio est née dans ce contexte, pour prolonger les échanges et les ouvrir au plus grand nombre.
« Radio Pinpon est un médiateur idéal pour insuffler de la vie et de l’humanité dans les prises en charge des patients atteints de troubles psychiques », poursuit Eric Lotterie. « La communication et le rapport aux autres est affecté chez ces personnes et il faut bien constater que la société n’est pas tendre avec les improductifs. L’incompréhension et la peur font le reste. » En attendant le grand jour, des heures d’émissions et d’entretiens ont déjà été enregistrées. Enthousiasmés par le projet, des patients sont venus spontanément proposer des rubriques ou des sujets d’enquêtes ou de reportages. D’autres ont rejoint l’aventure sur prescription médicale, ce qui fait de Radio Pinpon un espace thérapeutique reconnu. « Permettre à des personnes en souffrance psychique de participer à un projet collectif et de s’exprimer publiquement devant un micro peut contribuer à leur mieux-être. »
En attendant de vous connecter par internet sur Radio Pinpon, ne cherchez pas le programme, il n’y en a pas. « Nous ne voulons surtout pas de grille, il y en a déjà bien trop partout ! », lance avec humour Eric Lotterie, pour qui cette radio se veut avant tout un moyen de dépasser les murs : « ceux de l’hôpital, mais encore plus, ceux des peurs et des préjugés ». A toute heure du jour ou de la nuit, les auditeurs vont pouvoir suivre les histoires complètement dingues de Little bike Pierrot, les blagounettes de Luc et les petits meurtres radiophoniques de Patricia ; se cultiver avec Totof, le mélomane qui a la tête dans les étoiles et son émission de musique classique « Pinponoclasiko » ; partager les humeurs changeantes de Maeva ou de Mémère ou partir à la découverte du monde culturel du coin et d’ailleurs, à travers des reportages et des interviews.

La suite de l’article à http://www.lavie.fr/solidarite/carnets-citoyens/a-niort-une-webradio-pour-depasser-les-murs-de-l-hopital-12-09-2018-92709_459.php

Isabelle Aubert-Baudron: Révision de « De la manipulation des symboles: les « valeurs », « évaluation » et « identité »

©Jean-Louis Baudron: Le Monolithe Intraduisible 260518
 
L’article De la manipulation des symboles: les « valeurs », « évaluation » et « identité », (2013 et 2014), a été revu, et mis en ligne en pdf dans le site d’Interzone Editions à http://www.interzoneeditions.net/Delamanipulationdessymboles.pdf
© Isabelle Aubert-Baudron.

Jean-Louis Baudron: Cut-ups et collages: Le Peintre Embrassé Par son Oeuvre 290418

Le Peintre Embrassé Par son Oeuvre 290418 © Jean-Louis Baudron

Jean-Louis Baudron: Cut-ups et collages: https://www.facebook.com/jeanlouis.baudron

Isabelle Aubert-Baudron: Tous bons en anglais ? Chiche !

http://www.interzoneeditions.net/grammaire_anglaise_England.pdf
Quand je suis arrivée en cours d’anglais à l’université en 1970, le professeur nous a tenu le discours suivant : « L’anglais est une langue facile comparée au français : vous devez apprendre le vocabulaire et la grammaire. Si vous appliquez la grammaire des manuels England, de Laffay et Kerst, (qui se trouvait à la fin des livres que nous avions alors en secondaire), vous pouvez passer l’agrégation. »
 
Dans les années quatre-vingt-dix, une collègue de travail me sollicita au sujet de son fils : scolarisé dans la région depuis l’année précédente, il venait d’un établissement dans lequel il avait étudié l’italien en première langue. Il était arrivé en quatrième dans un établissement où la première langue était l’anglais, et avait dû prendre le niveau d’enseignement en cours, sans posséder les bases indispensables enseignées en 6ème et en 5ème, avec deux ans de retard sur ses camarades. S’il était bon élève dans les autres matières, en revanche ses notes en anglais oscillaient autour de 4/20, et son professeur dans cette matière, qui l’avait pris en grippe, lui renvoyait l’image d’un élève nul pour tous les temps à venir et entendait utiliser ses notes pour justifier un redoublement de sa classe de troisième. Sa mère me demanda donc de lui donner un coup de main pour corriger ses exercices en cours, ce que j’acceptai.
 
Je fus d’emblée frappée par la pauvreté du matériel scolaire dont il disposait : aucun livre de référence solide concernant la grammaire ni le vocabulaire, des feuilles volantes fournies par l’établissement, mal polycopiées, parfois difficilement lisibles, avec des « textes à trous » que les élèves étaient censés remplir, des QCM avec des cases à cocher, exercices dont la compréhension nécessitait davantage de travail de réflexion sur leur sens exact et les attentes des rédacteurs de ces textes concernant les remplissages souhaités que sur la pratique écrite de la langue elle-même. Ces feuilles volantes, rangées à la hâte dans le cartable à la fin du cours, en sortaient bien souvent en fin de journée bouchonnées sous une masse de cahiers et de classeurs. Difficile de faire plus rebutant et dissuasif comme outils d’enseignement !
 
En plus de l’aide sur la correction des exercices, me souvenant des paroles de mon professeur d’université, je lui prêtai ma grammaire du lycée afin qu’il puisse disposer de l’ensemble des bases qui lui manquaient, et lui conseillai d’apprendre dix mots d’anglais par jour et de les revoir régulièrement, ce qu’il fit. Ses notes remontèrent, au grand étonnement de son professeur. Les deux dernières notes qu’il obtint à la fin de l’année furent un 15 et un 18 : dans ces conditions, ayant rattrapé le niveau de sa classe, la question d’un redoublement n’était plus d’actualité.
Je mets donc à la disposition des élèves désireux d’améliorer leur niveau d’anglais cette grammaire England. Certains termes français de grammaire ont été modifiés depuis, remplacés par d’autres, mais la langue anglaise n’a pas changé, ses règles sont restées identiques, quels que soient les termes utilisés en français pour les représenter par les responsables successifs des programmes scolaires. Même si les cartes, (les manuels scolaires), pour décrire le territoire (la langue anglaise) ont changé, le territoire est le même.
 
En ce qui concerne le vocabulaire, les élèves d’aujourd’hui disposent, en complément de leur dictionnaire, d’un outil précieux et plus rapide à consulter via internet à travers le site Reverso.
Indépendamment de l’enseignement scolaire, souvent rébarbatif en raison de son côté imposé et contraignant, trouver un correspondant dans un pays anglophone est motivant, car il permet d’utiliser l’anglais dans un contexte libre, pour partager des centres d’intérêts communs, tout en ouvrant sur les perspectives de voyages futurs. Communiquer avec eux via Skype permet de se familiariser avec l’anglais parlé. Ainsi il devient possible d’utiliser cette langue en fonction de ce à quoi elle est censée servir, pas uniquement parce que son enseignement est obligatoire et sanctionné par des notes, mais par intérêt personnel envers celle-ci, dans le but de communiquer avec des gens qui la parlent.
 
Il existe aujourd’hui une multitude d’outils et d’occasions pour utiliser l’anglais librement, que ce soit à travers l’étude de chansons écrites en anglais, les sous-titres sur YouTube, ou, plus prosaïquement, la compréhension des guides et manuels sur le maniement des blogs tels WordPress ou le matériel que nous achetons et qui n’ont pas été traduits en français.
 
Si vous avez une expérience négative de l’anglais dans le cadre de votre système scolaire, ne vous y arrêtez pas, ne la laissez pas vous parasiter. Ne vous identifiez pas aux images négatives de vous-même qu’il vous renvoie. Pensez à l’anglais en l’envisageant plus largement que dans ce contexte, à travers ce que la connaissance de cette langue pourrait vous apporter pour progresser dans un domaine qui vous intéresse. Considérez-la comme un outil qui peut vous ouvrir sur de nouveaux horizons. Ne limitez pas vos capacités et vos perspectives d’avenir aux seuls critères scolaires et à leurs limites : il y a les diplômes, mais également les compétences réelles. Saisissez-vous des outils pratiques à votre disposition qui vous permettront d’acquérir une meilleure connaissance de cette langue, utilisez-les par vous-mêmes, pour vous-même. Si vous le faites régulièrement, alors vous deviendrez bons en anglais, et vos notes s’amélioreront par voie de conséquence. Ce n’est pas une question d’argent (utilisez les outils gratuits à votre portée), simplement de volonté et de travail. Autrement dit, cela ne dépend que de vous.
 
Un truc pratique concernant l’usage de cette grammaire : elle est réalisée à partir d’un scannage, et est donc moins facile à manier qu’un document texte. Pour plus de facilité dans sa consultation, ouvrir le pdf dans deux fenêtres différentes, une sur la table des matières, une autre sur le contenu de la grammaire, ceci afin de ne pas avoir à remonter et descendre sans arrêt quand vous vous référez à la table en cherchant une règle en particulier.
Pour accéder à la grammaire 
C’est à vous! Bon courage et bonne chance !
Isabelle Aubert-Baudron

Aristote, Descartes, Korzybski, trois visions de l’homme et du monde: mise à jour.




L’article « LES DIFFERENTES ETAPES DE L’EVOLUTION DE L’OCCIDENT: ARISTOTE, DESCARTES, KORZYBSKI, TROIS VISIONS DE L’HOMME ET DU MONDE », en ligne à http://semantiquegenerale.free.fr/Articles/evol_occ.htm, vient d’être mis à jour et complété.

Une version en pdf, avec les notes en bas de page, plus facile à lire en raison de la longueur du texte, est en ligne à http://www.interzoneeditions.net/ADK.pdf
Isabelle AUBERT-BAUDRON

France Inter: Chrystèle Leclercq, infirmière en psychiatrie : « Pour faire des économies, on fait disparaître les soins »


https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h15/l-invite-de-7h15-18-aout-2018

L’hôpital psychiatrique Philippe-Pinel de Dury, près d’Amiens est en grève depuis le 15 Juin dernier.

Une infirmière porte une blouse blanche ornée d’un slogan qui se traduit par «Je suis une infirmière, pas une machine», marche dans un hôpital psychiatrique surpeuplé. © AFP / CHARLY TRIBALLEAU

La fermeture d’un service supplémentaire – le quatrième en quatre ans – a mis le feu aux poudres. Suite à cette décision, le personnel soignant s’est mis en grève.
Initiée par la CGT, rejointe par FO puis par Sud, la grève vise à faire entendre les revendications suivantes  :  mettre en place une table ronde avec l’agence régionale de la santé (l’ARS), la direction et le personnel, des moyens supplémentaires, le recrutement de soixante soignants ainsi que la réouverture de deux unités de soin.
Pour en parler, Laetitia Gayet reçoit Chrystèle Leclercq, infirmière depuis vingt-deux ans et secrétaire générale de la CGT.
 
Opération péage gratuit
Péage de Dury
 
 
 
Sur le même sujet dans Le Monde:
Dans les hôpitaux psychiatriques, les soignants dénoncent une situation « critique »
A Paris, le chef de service de pédopsychiatrie de l’hôpital Robert-Debré tire la sonnette d’alarme. A Amiens, la grève se poursuit depuis juin. https://www.lemonde.fr/sante/article/2018/08/18/dans-les-hopitaux-psychiatriques-les-soignants-denoncent-une-situation-critique_5343762_1651302.html
Les centres médico-psychologiques débordés
Entre économies de personnel et demande toujours croissante, ces structures se battent pour rester un maillon essentiel des soins de santé mentale.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Aurore Esclauze
La psychiatrie, un secteur en état d’urgence
Editorial. Longs délais de prise en charge, soignants à bout, familles et patients abandonnés, la situation dans les services de psychiatrie est critique. Or, les pouvoirs publics ne semblent pas en mesurer la gravité.
LE MONDE |

 

French Touch de l’éducation 2018 : Navi Radjou, le Frugal learning




 
 
Chaque année, LearnAssembly organise la French Touch de l’éducation, la conférence des innovateurs de l’edtech et de la pédagogie. A l’occasion de l’événement, 30 speakers issus de tous les univers (startups, DRH, enseignement supérieur etc..) viennent partager leur vision de l’avenir de l’éducation.

Conférence en live de Californie de Navi Radjou, auteur du best-seller  » Jugaad Innovation  » sur l’innovation frugale, le Frugal learning ou comment désapprendre et réapprendre pour rester innovant ?

Sur le même sujet dans ce site:

Jean-Louis Baudron: Cut-ups et collages: D’Emblée on a raté l’Embarquement sur l’Hermione

 
D’Emblée on a raté l’Embarquement sur l’Hermione
 
Jean-Louis Baudron: Cut-ups et collages: https://www.facebook.com/jeanlouis.baudron

Le coup de gueule des Bodin’s: Comité De Défense Du Centre Hospitalier Du Blanc



 

Pour défendre l’hôpital du Blanc, sa maternité, et le monde rural.
https://www.facebook.com/defense.hopital.leblanc/videos/1696752510419945/

Sur le même sujet
France 3: Après Bernard Le Coq, la maternité du Blanc reçoit le soutien des Bodin’s
Le Berry Républicain: Les Bodin’s affichent leur soutien à l’hôpital du Blanc et à celui de Vierzon

Site des Bodin’s: http://www.les-bodins.fr/

Pinel en lutte, Amiens: Un documentaire sur notre occupation de l’ARS

 

Pinel en lutte: https://www.facebook.com/PinelEnLutte/ 

En grève, les soignants de l’hôpital psychiatrique campent devant leur établissement à Amiens

Reportages dans Pour une économie non-aristotélicienne


L’Illustration 1924: Une villa méditerranéenne: Les Colombières par Ferdinand Bac

 
 

jeudi 20 septembre 2018

Isabelle Aubert-Baudron: Des équipes indépendantes aides-soignantes et infirmières de services à la personne : une alternative au travail en institution

https://generalsemantics4all.wordpress.com/2018/07/08/isabelle-aubert-baudron-des-equipes-independantes-aides-soignantes-et-infirmieres-de-services-a-la-personne-une-alternative-au-travail-en-institution/
 


 
Soutien hôpital Pierre Janet

 
Contenu
Nous réapproprier notre travail
Ce qui existe déjà.
– Les associations de service à la personne.
– Les HAD  (hospitalisation à domicile).
Comparaison avec des équipes indépendantes.
– Précision.
Exemple de planning.
Détail des salaires et coût pour les employeurs.
– En comptant trois clients.
– En comptant un quatrième client permettant d’arriver à 140 h par mois.
CQFD.
Comment procéder pratiquement quand on travaille en institution.
Niveau immobilier.
Conclusion.

Nous réapproprier notre travail

Nos témoignages sur nos expériences à hôpital et en maisons de retraite sont indispensables pour informer le public sur les conditions de soins et de travail déplorables vécues par les patients comme par les soignants. Ceci dit, une fois ces constats établis, étant donné que ceux qui  sont censés « avoir les bases » pour décider de notre travail peinent à nous entendre, nous ne sommes pas plus avancés. Ainsi, tant que nous attendons des responsables des décisions qui ont engendré la situation présente qu’ils continuent de les prendre à notre place, je ne vois pas bien comment les choses pourraient avancer.

Regardons maintenant les possibilités réelles dont nous disposons et de ce que nous pouvons faire à notre niveau :
Au niveau professionnel, nous pouvons, tout en gardant notre emploi, réfléchir à un changement d’orientation dépendant de nous. De telles possibilités existent, tout à fait légales, faciles à mettre en place sans frais, mais nous passons à côté par manque d’information. Ainsi nous pouvons nous investir nous-mêmes dans la prise en charge des personnes âgées, en constituant des équipes infirmières-aides-soignantes de services à domicile, dans le cadre des services à la personne, payés par les particuliers employeurs en chèques emploi service universels (CESU) : Voir https://www.cesu.urssaf.fr/info/accueil/s-informer-sur-le-cesu/tout-savoir/c-est-quoi-pour-qui.html

Ce qui existe déjà dans le domaine des services à la personne

Ci-dessous deux structures différentes pour lesquelles j’ai été orientée, la première par Pôle Emploi, la seconde par une agence intérim.

Si j’ai apprécié de travailler dans ces structures en raison de l’aspect relationnel avec les clients et la nature du travail, proche des emplois d’infirmière à domicile que j’avais eu en Belgique, en revanche j’ai été confrontée à des écueils inattendus inhérents aux structures mêmes.

–         Les associations de service à la personne

Les divers CDD que j’ai trouvés comme infirmière étant le fruit de mes recherches personnelles, ce travail pour cette association est le seul que Pôle Emploi m’ait jamais procuré, après m’avoir soutenu mordicus au cours de plusieurs entretiens successifs que je ne trouverais plus de travail comme infirmière, ce qui me paraissait peu vraisemblable et s’est révélé faux par la suite. J’apprendrai plusieurs mois plus tard, lors d’un entretien avec la conseillère de la Chambre des Métiers qui supervisait alors les comptes de mon entreprise de psychothérapie, que cette expérience en structure de service à la personne vers laquelle j’avais été orientée avait pour but de m’inciter à créer ma propre structure, ceci sans alors m’en informer ni me demander ce que j’en pensais. Etant proche de la retraite, je n’ai pas envisagé de le faire, mais je rassemble ici les informations permettant à d’autres de prendre cette direction.

Problèmes 
* Les rémunérations y sont faibles, souvent limitées au seul temps d’intervention passé chez les clients: les temps de trajet et le temps passé dans les locaux de l’association ne sont pas toujours payés. Voir les salaires pratiqués par l’ADHAP à titre indicatif à https://www.indeed.fr/cmp/Adhap-Services/salaries.

* les plannings qui sont imposés sont conçus comme si vous aviez le don d’ubiquité et que vous
pouviez vous téléporter d’un lieu à un autre en une seconde : ils font abstraction du temps de trajet, si bien que si vous finissez chez Mme Unetelle1 à 9h30, vous êtes censé commencer chez Mme Unetelle2 à la même heure, même si cette dernière habite à 3 kms ou que vous devez traverser la ville pour vous rendre chez-elle. Si bien que le client paie pour un temps de présence théorique, celui inscrit sur le planning, qui, en pratique, est automatiquement amputé du temps de trajet. Si vous consacrez à chaque personne le temps qui lui est dû, chaque temps de trajet représente un retard par rapport au planning, les clients sont mécontents car vous n’arrivez pas à la seconde prévue, et le retard accumulé sur votre propre horaire n’est pas payé.

Si vous utilisez votre véhicule, ce qui est généralement le cas pour les structures n’ayant pas de véhicule de service, vos frais d’essence vous sont remboursés à la fin du mois, calculés à partir du kilométrage effectué. Les sommes n’excédant généralement pas 200 € par mois, certaines associations les versent en argent liquide, sans justificatif. Une petite somme par salarié représentant une somme bien plus importante pour un effectif d’une cinquantaine d’employés, se pose la question de sa provenance. En l’occurrence, j’ai communiqué ces éléments à un élu, qui est tombé des nues en en prenant connaissance. Etant membre du conseil d’administration de la structure, il n’a pas du tout apprécié d’avoir été tenu à l’écart de cet aspect financier et a eu le sentiment d’avoir été piégé: le mois suivant, les frais d’essence étaient payés par chèque, et notifiés par écrit.

Pour les conditions de travail vécues de l’intérieur, voir « Les dessous de l’aide à domicile » https://www.sudouest.fr/2011/04/01/les-dessous-de-l-aide-a-domicile-359664-1980.php
Devant mon étonnement en fin de mois causé par un salaire inférieur à 500 €, l’administratif de l’association chargé de verser les paies m’informe que dans cette structure dédiée à la réinsertion, les salaires sont limités à 500 € par mois et qu’il a dû verser de l’argent à Pôle Emploi pour mon embauche ( ???????????). Je lui réponds qu’en tant qu’infirmière diplômée, je n’ai pas à être « réinsérée », ce à quoi il rétorque que je ne dépends pas de lui, mais de la société prestataire qui m’a recrutée à laquelle je dois m’adresser.

Autrement dit, si mon salaire est bien en dessous du salaire minimum, en revanche il rapporte de l’argent, pour ce que je peux en constater, à la société prestataire, à l’association et à Pôle emploi.
La société prestataire touche également une somme de 3000 € par an au titre de la réserve parlementaire, ce qui pose quand même question sur l’organisation du travail précaire dans ce pays, et sur la connaissance ou la méconnaissance de la précarité par les élus chargés de distribuer NOTRE argent à des acteurs prétendant lutter contre celle-ci, alors qu’ils sont responsables sur le terrain de sa planification, l’organisent sciemment et en bénéficient directement, avec des méthodes de gestion malhonnêtes dont elles se gardent bien d’informer ces mêmes élus.

Du côté des clients 
– il existe une grosse différence entre le prix payé par le client https://letarif.com/tarif#referencestva à la structure (association ou entreprise) et le prix payé à la personne qui effectue le service. Exemple : pour une heure d’intervention auprès d’une personne dépendante, le client paie 19 €, l’intervenant touche 9,97 €, si bien que 10 € sont absorbés par l’association. Autrement dit, la structure elle-même, association, entreprise, etc., absorbe une moitié de l’argent versé par le client.

– les intervenants changent tout le temps, le client ne peut pas émettre de préférence concernant les gens qui s’occupent de lui, et les responsables des plannings font en sorte que les salariés soient mobiles. Les relations entre eux et les clients doivent être les plus dépersonnalisées possible: le temps passé au auprès du client, « calculé au plus juste », limité au strict nécessaire, ne laisse pas de possibilité d’échange relationnel supplémentaire ni de temps de pause, si bien que, comme en institution, vous effectuez le travail à toute vitesse pour sauter dans votre véhicule et vous rendre le plus vite possible chez le client suivant. Les contraventions pour excès de vitesse sont à votre charge.

La plupart des associations emploient des gens non diplômés, n’ayant aucune qualification, et se chargent d’en former certains eux-mêmes (aides-soignantes). Elles emploient un maximum de gens qu’elles font travailler un nombre d’heures minimum, d’où des temps de travail d’environ une soixantaine d’heures par mois, payées au maximum 500 € : impossible de vivre avec un tel salaire. Les contrats sont précaires et peuvent être interrompus au bon vouloir de l’employeur. Ainsi, les associations dites « de réinsertion », imposent des conditions de travail telles qu’elles empêchent quiconque de se réinsérer décemment, les salaires étant à peine supérieurs à un RSA.

Chaque salarié reçoit un planning en début de journée, mais, en cas de changement au cours de la journée (annulation d’une intervention, ou intervention supplémentaire), il est plus prudent en fin de mois de vérifier le temps de travail réellement effectué, le planning de départ n’étant pas toujours actualisé en fin de mois.

–         Les HAD (hospitalisation à domicile)

Elles emploient infirmières et aides-soignantes.

Problèmes 
Personnellement j’ai été recrutée par une agence intérim pour un remplacement d’été, en tant qu’infirmière, mais une fois dans la place, le contrat n’était pas un contrat d’intérim, mais de salarié classique, amputé des primes de l’intérim. Devant mes questions à ce sujet, le directeur me répond : « J’ai déjà payé 2000 € pour votre embauche, je ne peux pas débourser plus. » ?????????????? (Décidément, c’est fou ce qu’employer des infirmières peut rapporter ! Une vraie manne !)
Il m’annonce ensuite au bout de quelques temps qu’il n’arrive pas à trouver d’aide-soignante, qu’il en a plus besoin que d’infirmières, et que si je veux aller au bout des trois mois de travail, je travaillerai comme aide-soignante, payée comme telle. Il comprend que je puisse refuser en raison de ma qualification, mais c’est à prendre ou à laisser. Comme j’ai besoin de travailler, que j’aime bien ce travail et que je n’ai pas envie de recommencer à chercher un autre CDD, j’accepte, mais avec une baisse de salaire bien évidemment.

Donc, par rapport aux conditions de travail apparentes du départ, je suis en réalité pénalisée financièrement par le biais de deux prétextes imprévus, autrement dit, par deux artifices permettant de verser un salaire moindre que celui attendu. Il s’agit d’un jeu truqué basé non sur un contrat digne de ce nom mais sur un marché de dupes.

Un autre problème, pour les patients chez qui l’équipe intervient, est la masse de matériel importé dès la première intervention au domicile des clients, dont la quantité et l’utilité sont parfois discutables, qui encombre l’espace des chambres, et qui coûte excessivement cher.

Au niveau des soignants comme à celui des clients, il y a un parasitisme financier de la structure, à leur détriment, en lien avec des acteurs extérieurs, et dans l’intérêt de ces derniers.

Comparaison avec des équipes indépendantes

En comparaison, des intervenants travaillant pour leur propre compte :
  • Fixent eux-mêmes leur taux horaire de rémunération (au minimum 10 € de l’heure pour un intervenant non diplômé, 13 € pour un aide-soignant, et 15 € pour un infirmier) qu’ils touchent en intégralité,
  • Tiennent compte des besoins des clients pour le temps passé chez eux et les horaires des interventions,
  • Peuvent leur offrir une bonne qualité de relation,
  • S’organisent ensemble sans dépendre de qui que ce soit,
  • N’entretiennent aucune structure ni aucun intermédiaire parasitique.
Il est possible de travailler seul, mais ceci implique de devoir intervenir tous les jours auprès de ses clients, sans prendre de vacances ni de jours de congé, d’où l’intérêt de constituer des équipes, au minimum de deux personnes.

Dans le cas d’aides-soignants et d’infirmiers désirant s’orienter dans ce secteur, ils sont déjà formés, déjà diplômés et connaissent déjà le travail à réaliser. Chacun étant payé directement par la personne chez qui il intervient, qui déclare ses interventions directement à l’URSSAF, ils n’ont pas besoin de structure centralisatrice nécessitant des locaux, ni de personnel d’encadrement, ni de secrétaire, ni de logiciel de gestion, etc., ni d’intermédiaire.

En ce qui concerne les structures, créer une association implique des formalités et contraintes dévoreuses de temps et d’énergie, et une entreprise, si elle est plus facile à créer au niveau administratif que de monter un dossier de RSA, doit, pour générer des bénéfices, payer, en plus des dépenses inhérentes à l’entreprise elle-même (matériel, fournitures, etc.) un ensemble de charges et sommes diverses et peut se révéler un gouffre financier : l’ex-taxe professionnelle censée avoir été supprimée en 2010, qui a été en fait été rebaptisée en « contribution économique territoriale », et dont le montant est resté identique, la location ou achat éventuel du local professionnel, son assurance, les frais de compte bancaire professionnel, du téléphone professionnel, de comptable ou d’association de gestion agréée si vous ne faites pas votre comptabilité vous-même, de la caisse de retraite, de l’URSSAF, etc.

En comparaison, la seule condition indispensable en travaillant avec le CESU est une équipe suffisante pour pouvoir se relayer chez les patients, constituée de gens qui ont envie de travailler les uns avec les autres dans le même état d’esprit, qui s’entendent bien, et soient capables de s’organiser correctement en fonction des besoins des patients et de leurs disponibilités.

De telles équipes, une fois constituées, pourraient travailler en coordination avec les Pôles Santé pour le maintien à domicile des gens dépendants, en lien avec les différents professionnels de santé, dont les médecins généralistes des clients.

–         Précision

Il n’est pas question ici de concurrencer les infirmières libérales en empiétant sur les soins qu’elles réalisent, qui sont prescrits par un médecin. Il s’agit de prendre en charge les différentes tâches permettant aux patients dépendants de rester chez eux, au moment où ils en ont besoin (ménage, toilette, prise du traitement, accompagnement des courses, aide au maniement d’internet, etc.).

Exemple de planning

Au niveau financier, voici deux prévisions, effectuées respectivement en fonction de 3 et 4 patients, à partir de plannings réels réalisés pour des patients réels, et calculées sur la base du site de l’URSSAF . Les estimations des coûts pour les employeurs et des salaires des employés sont réalisées en prenant en compte 3 coûts horaires différents selon différentes qualifications, à partir du salaire horaire minimum.

Client 1 : 4 interventions par jour :
  • 7 h – 7 h45
  • 12 h – 12 h 45
  • 15 h – 16 h
  • 18 h 30 – 19 h117 interventions par mois, pour 77 h 45 de travail.
  • Total 3 h / jour
Client 2 : 1 intervention par jour de 0h30 le soir : 19h15- 19h45, sauf le week-end : 5 interventions / semaine.
1 intervention le matin une seule fois, de 0 h 30
Total : 19 interventions dans le mois pour 9 h 30 de travail.
Client 3 : 3 interventions / jour :
  • 9 h 15- 9 h 45
  • 12 h 30- 13 h
  • 20 h – 20 h 30
A noter que certaines interventions auprès de personnes très lourdes et difficiles à mobiliser nécessitent d’être faites à deux, à moins que l’intervenant soit un homme fort.
Ces trois clients nécessitent 77 interventions dans le mois, pour 38 h 30 de travail.

Détail des salaires et coût pour les employeurs

–          En comptant trois clients (126 heures par mois)

Pour un salaire horaire de 10 € (ASH non qualifié), avec les congés payés inclus, rajoutés automatiquement par le site du CESU :
Salaire net à verser au salarié : 1 260,00 €
Cotisations sociales prélevées aux employeurs : (à répartir entre ceux-ci) 810,53 €
Avantage fiscal pour les employeurs : 1 035,27 €
Coût réel pour les employeurs : 1 035,26 €

Pour un salaire horaire de 13 € (Aide-soignante):
Salaire net à verser au salarié : 1 638,00 €
Cotisations sociales prélevées à l’employeur : 1 129,31 €
Avantage fiscal pour l’employeur : 1 383,66 €
Coût réel pour l’employeur : 1 383,65 €

Pour un salaire horaire de 15 € (infirmière) :
Salaire net à verser au salarié : 1 890,00 €
Cotisations sociales prélevées à l’employeur : 1 341,80 €
Avantage fiscal pour l’employeur : 1 615,90 €
Coût réel pour l’employeur : 1 615,90 €
Est-il possible à un intervenant de vivre avec ces trois clients pour 126 h de travail / mois (32 h par semaine) ? Sachant qu’il faut déduire les frais d’essence, le salaire est insuffisant pour un ASH, juste pour un AS et correct pour un infirmier.

–          En comptant un quatrième client permettant d’arriver à 140 h par mois

Pour un salaire horaire de 10 € :
Salaire net à verser au salarié : 1 400,00 €
Cotisations sociales prélevées à l’employeur : 900,61 €
Avantage fiscal pour l’employeur : 1 150,31 €
Coût réel pour l’employeur : 1 150,30 €

Pour un salaire horaire de 13 € :
Salaire net à verser au salarié : 1 820,00 €
Cotisations sociales prélevées à l’employeur : 1 254,77 €
Avantage fiscal pour l’employeur : 1 537,39 €
Coût réel pour l’employeur : 1 537,38 €

Pour un salaire horaire de 15 € :
Salaire net à verser au salarié : 2 100,00 €
Cotisations sociales prélevées à l’employeur : 1 490,88 €
Avantage fiscal pour l’employeur : 1 795,44 €
Coût réel pour l’employeur : 1 795,44 €

CQFD

Autrement dit, un salaire minimum pour 140 h de travail est supérieur à celui gagné dans une institution, et ceci indépendamment de la qualification.
4 clients permettent à une personne de vivre et de payer ses frais d’essence,
8 clients font vivre 2 intervenants,
16 en font vivre 4,
Etc.

En fonction des besoins de la population, des équipes de 4 personnes ou plus pourraient ainsi se développer dans différents quartiers.

Du côté des soignants : une meilleure qualité de travail, un salaire correct, un travail autonome.

Du côté des clients : une meilleure qualité de soins, pour un coût inférieur à celui d’une association, et bien moindre qu’une maison de retraite, une meilleure qualité de vie, la conservation de son autonomie.

Du côté de l’Etat : DE GROSSES ECONOMIES POUR LA SECURITE SOCIALE ET EN FRAIS ADMINISTRATIFS.

Comment procéder pratiquement quand on travaille en institution

  • Voir d’abord si l’idée intéresse des collègues,
  • Faire une prospection au niveau de son quartier / village / ville auprès des personnes âgées : réaliser une plaquette de présentation du projet à distribuer dans les boites à lettre avec un n° de téléphone à joindre, en proposant aux gens intéressés de se manifester et voir le résultat : si une dizaine de personnes répondent, alors c’est jouable.
  • Reste à voir pratiquement comment organiser les choses avec les clients :
Avant de commencer à travailler, faire passer une information dans le journal local, informer les généralistes, organiser une réunion d’information avec la population. (Voir les conseils en ligne à https://www.creerentreprise.fr/creer-activite-services-a-la-personne-statut/. )

Quand des gens demandent d’intervenir, fixer un premier rendez-vous avec eux pour faire connaissance, évaluer leurs besoins, et leur présenter la façon dont on peut y répondre (ménage, toilette, préparation des repas, prise de médicaments, petits soins, accompagnement pour les courses, etc.), fixer les horaires des interventions, préciser le tarif horaire, le contrat de travail, et les formalités pour le CESU.

Une courte expérience dans une association de service à la personne est utile au départ, le temps de se familiariser avec le fonctionnement et l’organisation.

Et c’est tout. Coût et investissement : 0 €.

L’organisation du travail d’une équipe de 4 est simple à réaliser, par les gens eux-mêmes : il suffit de se partager les temps d’interventions. Aucune tâche administrative : les congés payés sont rajoutés par le CESU.

Les interventions se font sur la base d’un contrat de travail , et le client déclare les interventions sur son espace personnel dans le site de l’URSSAF.

Pas besoin de logiciel de gestion : un simple ordinateur avec traitement de texte Word, Office ou Page et une imprimante permettent de faire et d’imprimer les documents nécessaires :
  • un document pour chaque client avec les temps d’intervention journaliers et le total horaire en fin de mois : une copie pour l’équipe, une pour chaque intervenant, une pour le client, une pour l’URSSAF,
  • un document pour chaque intervenant avec le nombre d’heures effectuées auprès de chaque client, et le total horaire à communiquer à l’URSSAF sur la page du CESU, dans l’espace salarié .
Une fois que les détails sont réglés et qu’une équipe est en mesure de fonctionner, celle-ci peut commencer à travailler, d’abord en gardant un temps partiel en institution pour réserver ses arrières, puis en se mettant en disponibilité quelques mois afin de pouvoir revenir le cas échéant, et enfin en démissionnant si le nombre de clients permet à l’équipe de vivre sur le long terme.

Niveau immobilier

Pour les personnes âgées dont les domiciles sont devenus inadaptés (escaliers, manque de confort, etc.) elles pourraient se regrouper pour louer ou acheter ensemble (4 ou 5) (en créant une SCI, société civile immobilière, ou indépendamment les uns des autres) une maison de plain-pied confortable et pratique, en se partageant les charges, les frais de soins à domicile, de nourriture et de la vie courante, ce qui leur reviendrait bien moins cher qu’une maison de retraite.
Le Royaume Uni a adopté cette formule depuis plusieurs années, une équipe passe tous les jours en fonction des besoins.

De cette façon, les gens ne sont jamais seuls, ils gardent la maîtrise de leur environnement et leur pouvoir de décision sur leur propre vie, peuvent choisir les gens avec lesquels ils ont envie de vivre, ainsi que les salariés qu’ils emploient, s’organisent entre eux pour les tâches de la vie quotidienne qu’ils souhaitent garder (cuisine, jardinage, sorties, etc.) et peuvent ainsi bénéficier d’une qualité de vie optimum.

Pour la partie immobilière, si des clients sont intéressés par cette formule, leur conseiller de surveiller les maisons à vendre ou à louer sur Internet (sites de notaires, Le Bon Coin, agences immobilières), et les orienter vers leur notaires pour obtenir les informations nécessaires.

Conclusion

Je ne sais pas quelles bases théoriques ont les gestionnaires institutionnels pour parvenir aux résultats désastreux qu’ils obtiennent au niveau de la qualité du travail et des soins, et par-dessus le marché pour un coût tel qu’il nécessiterait de devoir « faire des économies », mais je sais que les soignants ont les bases théoriques et pratiques indispensables pour s’occuper des patients (leurs compétences professionnelles et leur expérience) et organiser leur travail, mieux que ne le font ces « gestionnaires », pour un coût bien moindre pour les particuliers qui les emploient et en bénéficiant de meilleurs conditions de travail et de meilleurs salaires pour eux-mêmes.
 « Le pouvoir est fonction d’abord de l’indispensabilité de la fonction, pour
l’ensemble humain considéré. Tout individu ou tout groupe d’individus non
indispensables à la structure d’un ensemble n’ont pas de raison de détenir
un « pouvoir », puisque cet ensemble peut assurer sa fonction sans eux. »
 (Henri Laborit, « La Nouvelle Grille », p. 182, Robert Laffont). 
 Le gouvernement actuel, qui projette de se pencher sur le secteur des services à la personne, serait bien inspiré de prendre de la distance vis-à-vis des critères d’évaluation des modèles de gestion théoriques financés apparemment les yeux fermés depuis quelques décennies pour partir sur de nouvelles bases en laissant les acteurs de terrain gérer leur travail eux-mêmes. Il pourrait ainsi dégager des économies substantielles au niveau d’une masse administrative aussi ruineuse qu’inutile, dont les échelons, dépourvus de fonction pour l’ensemble des citoyens, se multiplient au détriment de ces derniers, et dont le seul but consiste à perpétuer leur propre existence.

Il serait également bienvenu d’exiger plus de transparence de la part des responsables publics et privés de cette masse administrative, dont la gestion occulte, qui échappe à tous les acteurs publics ainsi qu’à l’ensemble des citoyens, est dépourvue de légitimité dans le cadre des missions de services publics qu’ils sont payés pour assurer, et dont la confrontation à l’épreuve des faits démontre, depuis une trentaine d’années, qu’ils sont incapables de les remplir correctement.

Enfin, une plus grande vigilance de sa part au niveau de la gestion des ressources humaines est indispensable concernant des « modélisations » issues du secteur du développement personnel utilisées dans la formation des DRH, qui sont dépourvues de toute base scientifique et dont les dérives sectaires de certaines sont pointées par la MIVILUDES. Introduites en France sous la pression de lobbies d’outre-Atlantique, intégrées au package managérial, il s’agit en réalité d’outils de manipulation mentale, responsables d’un grand nombre de dépressions et de suicides dans la fonction publique. Elles servent à dissimuler des méthodes de gestion implicites peu reluisantes et à abuser les gens qui les achètent, parfois en toute bonne foi, autant que ceux qui les subissent. Loin de constituer une « modernisation », elles reposent sur les mécanismes de pensée de l’époque antique auxquelles elles prétendent nous faire régresser, et visent à nous asservir.

En revanche, sur la nouvelle base décrite ici, en restituant aux acteurs de terrain leur pouvoir de décision concernant leur propre sphère professionnelle, le gouvernement peut ainsi, pour un coût bien moindre que le coût actuel, diminuer le chômage, donner aux soignants dotés des compétences réelles les moyens de gagner leur vie correctement en travaillant dans des conditions satisfaisantes et dans le cadre d’une gestion saine et transparente, et aux personnes âgées dépendantes, la possibilité de continuer à vivre chez elles de façon adaptée à leurs revenus tout en conservant leur autonomie.

« Elle et les Jean » Farewell Poitou Charentes

 

Elle et les Jean
 
 
 
Site: Elle et les Jean http://bbkiss.free.fr/

Isabelle Aubert-Baudron: Des paquebots de croisière pour les migrants ?

Un problème mal posé

Un des facteurs problématiques dans la question des migrants repose sur notre façon de poser le problème : nous nous trouvons devant deux positions idéologiques opposées, une position identitaire en faveur de la fermeture des frontières et du rejet des migrants, et une position humaniste qui est favorable à leur accueil.
Tant que nous abordons le problème dans ce cadre de logique par opposition, qui limite la réalité à deux visions opposées, nous limitons notre façon de l’appréhender à ces deux seules visions. Les discours demeurent limités à des échanges polémiques dans lesquels chaque groupe défend ses positions et tente de démontrer qu’il a « raison » et que l’autre a « tort », ces controverses visant non pas tant à résoudre le problème qu’à récolter les voix des futurs électeurs, autrement dit à instrumentaliser la question.
Si bien que chaque camp concentre son énergie sur ce conflit et la lutte contre ses opposants, plutôt que sur la résolution du problème lui-même, qui ne fait que s’aggraver avec le temps. Ces énergies qui s’affrontent se détruisent mutuellement, aucun des groupes n’est en mesure d’avancer, et les débats tournent en rond, chacun répétant sempiternellement, comme des magnétophones, les mêmes arguments conformes au modèle idéologique statique prôné.
Or aucun des deux groupes n’a une vision globale de ce qui se passe réellement et ne peut avoir totalement « raison » : les deux conceptions, vécues comme inconciliables a priori, s’excluent l’une l’autre, alors qu’elles sont face à une seule et même situation. Chaque groupe l’appréhende avec des critères d’évaluation différents, et une partie des débats se résume à des échanges verbaux qui ne mènent à rien, entre des gens qui sont d’accord pour ne jamais être d’accord, ce qui rend impossible de s’entendre d’une part, et d’autre part de s’attaquer ensemble sérieusement à la résolution du problème lui-même. C’est pourquoi cet abord idéologique de la question, qui fait abstraction du coefficient des observateurs et des éléments objectifs de la situation, réduisant le problème aux seuls migrants, est en lui-même problématique.
A partir de là, il me semblerait plus cohérent de mettre de côté ces positions idéologiques pour examiner le problème dans le cadre d’une démarche scientifique, plus réaliste, basée non plus sur des opinions ou des croyances, mais sur l’examen des faits tangibles et démontrables, avec pour cadre légal, les fondements démocratiques de notre constitution.

Reposer le problème en partant des gens réels, des moyens réels et des possibilités réelles

Concernant les migrants dont l’arrivée en masse par la mer est problématique pour le continent européen, je me suis demandée quelle sorte de bateau pourrait être utilisée pour saper à la base le trafic des passeurs: les paquebots de croisière qui peuvent héberger plusieurs milliers de gens pendant une semaine, et où les migrants pourraient être hébergés provisoirement, le temps de voir qui est qui et qui fait quoi, d’où il vient, etc., et de prendre le temps de voir ce qu’il peut en advenir une fois sur terre.
La location de ces bateaux pourrait être partagée entre tous les pays européens, mais les migrants, qui paient pour les bateaux des passeurs, pourraient aussi participer à cette location. Vu les prix exorbitants exigés par les passeurs, les paquebots de croisière leur reviendraient de toute façon moins cher.
Une des données du problème est que nous l’abordons généralement sous des angles conflictuels, où chaque analyse repose sur un débat entre 2 partisans de possibilités opposées, et en mélangeant les niveaux d’abstraction (politique, religieux, idéologique, militaire, etc.). Tout cela entraine une confusion, des incompréhensions, des malentendus, qui rendent les problèmes inextricables. J’essaie donc d’aborder celui-ci sous un angle pratique, en partant des besoins humains réels et des moyens réels dont nous disposons pour y répondre.
Est-ce que nous disposons de bateaux capables d’héberger un certain temps dans des conditions décentes les migrants fuyant leur pays par la mer, afin de réduire le nombre de ceux qui entrent en Europe, en le limitant temporairement à ceux qui viennent par la terre ? Oui, nous disposons de tels bateaux : Oasis of the Seas et Allure of the Seas peuvent accueillir 6296 passagers, et le dernier né,  Symphony of the seas, peut en accueillir 8000 !
Le « Symphony of the seas », plus gros navire de croisière au monde livré par le chantier naval STX, a levé l’ancre du port de Saint-Nazaire samedi 24 mars devant plusieurs centaines de personnes venues assister à la manœuvre spectaculaire.

Données pratiques du problème

Pratiquement, qu’est-ce qui est nécessaire pour cela mettre en place ?
– Il est impossible aux migrants, dont bon nombre n’ont plus de papiers, de s’inscrire légalement à des croisières de tourisme.
– Les paquebots sont construits par les Chantiers de l’Atlantique à Saint Nazaire. Il devrait être de l’ordre du possible pour nos dirigeants d’entrer en relation avec un site de chantiers navals français,
– L’embarquement et le suivi des gens devraient être organisés officiellement, ce qui implique que l’opération soit menée par les gouvernements ou au niveau européen. En conséquence, il faudrait que les Etats (ou l’Europe / l’ONU, etc.) puissent disposer de tels bateaux le temps nécessaire.
Une telle opération peut entrer dans le cadre du partenariat public-privé : exemple: l‘Etat loue les  paquebots aux sociétés qui les possèdent, et fait payer une partie du trajet aux migrants de façon à combler le prix de la location et à effectuer l’opération sans débourser d’argent public. Les associations d’aide aux migrants pourraient participer financièrement pour payer le séjour des plus démunis, de même que des gens fortunés désireux de s’impliquer dans la résolution du problème.
Pour les gens concernés, une telle solution serait  éminemment moins chère que les tarifs que leurs imposent les passeurs. Le gouvernement met un site en ligne avec un numéro de téléphone, un formulaire de contact, et les migrants peuvent alors s’inscrire eux-mêmes directement, sans intermédiaire mafieux. Ensuite, une fois à bord, ils peuvent bénéficier de conditions confortables leur permettant de décompresser, de déstresser pendant leur séjour à bord.
En plus de l’encadrement de la sécurité (identité, origine, etc.), il peut y avoir une organisation permettant de prévoir leur avenir, en répertoriant les professions des gens, et ce qu’ils peuvent apporter à leur pays d’accueil, en fonction des besoins de ces derniers. Ainsi cette immigration pourrait répondre aux intérêts respectifs, autant des arrivants que des pays d’accueil. Par le biais des associations d’aide aux migrants, ils pourraient entrer en contact avec des citoyens des pays d’accueil désireux de les héberger.
Ils pourraient aussi, une fois à bord, s’organiser entre eux avec l’aide des ONG pour les tâches de la vie quotidienne en fonction de leurs professions : il ne me parait pas réaliste d’attendre que le personnel employé pour les croisières continue de l’être dans cette circonstance : planifier les repas avec des aliments auxquels ils sont habitués (riz, lentilles, blé, épices, etc.), ce qui serait bien moins onéreux que les plateaux repas et une multitude de plats, faire la cuisine, le ménage, etc.. Les médecins s’occuperaient de la santé, les enseignants pourraient enseigner, etc., si bien qu’une fois ordonnée la vie quotidienne permettant de vivre correctement à bord, les migrants s’occuperaient aux tâches nécessaires à leur séjour sur le paquebot.
Le personnel fourni par les Etats pourrait alors se limiter à l’encadrement et aux forces de l’ordre, et les dépenses, à la nourriture, aux médicaments, au matériel médical et aux produits de santé.
Il me semblerait aussi nécessaire d’expliquer aux migrants ce que venir en Europe implique de leur part, à savoir accepter le  mode de vie et les lois de leur pays d’accueil. En résumé leur enseigner les bases légales, sans quoi, venant d’une autre culture, ils ne peuvent les connaître, et partant de là, ne peuvent les respecter. Ainsi, il me semble utile de les prévenir qu’il n’est pas réaliste de venir en Europe en s’attendant à y vivre comme dans un pays régi par la charia: il s’agit là d’une question de cohérence vis-à-vis d’eux-mêmes et de leurs pays d’accueil. Si cela ne leur convient pas, rien n’empêche de les orienter vers un pays correspondant au mode de vie qu’ils souhaitent.
Ceci dit, les gens qui ont déjà trouvé asile dans les petites communes qui les ont accueillis n’ont manifestement pas du tout envie de reproduire les conditions de vie de leurs pays d’origine : ils font de leur mieux pour s’adapter et ne demandent qu’à vivre tranquillement en harmonie avec les habitants. Les réticences que pouvaient avoir ces derniers, confrontées aux faits, ont disparu, ceux-ci ayant constaté que les nouveaux arrivants ne leur causaient aucun préjudice et que leurs craintes de départ n’étaient pas fondées.

Quelques chiffres

En ce qui concerne les croisières en Méditerranée, les prix de celles-ci sont en moyenne de 500 € par semaine par personne.
Actuellement les migrants arrivant par la mer paient de fortes sommes (pouvant atteindre 10 000 € ou plus) pour voyager sur un bateau surpeuplé avec une probabilité importante de mourir pendant le voyage, sans savoir s’ils arriveront ni où ils arriveront, ni quels pays ils vont traverser ensuite, la seule certitude étant que la suite du voyage va être difficile.
Se pose le problème du contrôle des passagers au départ, pour éviter d’embarquer des gens constituant des menaces, mais je suppose qu’un tel contrôle à l’embarquement serait plus facile à organiser et plus efficace que de laisser des milliers de migrants entrer illégalement, en traversant des frontières improvisées à la hâte dans les conditions d’urgence actuelles.
Pour ce qui est des migrants eux-mêmes, la plupart sont des gens éduqués appartenant à la classe moyenne, pouvant débourser 10 000 €. Avec la formule des bateaux de croisière, pour un prix de 500 € par semaine, ils pourraient séjourner pendant 10 000 / 500 = 20 semaines = 5 mois. En appliquant l’organisation décrite plus haut, le coût de leur séjour serait bien inférieur. Prendre en compte leurs connaissances et leurs capacités professionnelles serait de l’intérêt général et de toute façon plus sensé et plus réaliste que les réactions présentes, qui consistent à les considérer comme un flux informe et incontrôlable et à adopter des mesures dans l’urgence.
Dans de telles conditions, aucun migrant ne serait plus volontaire pour un voyage dangereux. Seuls les gens problématiques choisiraient les chemins illégaux, leur nombre serait limité, et ils seraient plus faciles à détecter. En conséquence, il semble que les paquebots de croisière, en plus du niveau humain, seraient également plus efficaces sur le plan de la sécurité.
Ces paquebots pourraient également représenter une alternative à la jungle de Calais, dans la mesure où ils pourraient héberger les gens qui y vivent actuellement.

Quelques conséquences

  • Sécurisation de la Méditerranée,
  • Désengorgement de Calais,
  • Conditions d’accueil organisées de façon plus humaine et plus cohérente,
  • Apport dans le pays de nouveaux citoyens permettant d’apporter des solutions à des problèmes tels que la baisse de la fécondité, la désertification des villages et des petites villes, la fermeture des écoles et la disparition des services publics: il n’est pas cohérent d’un côté de se plaindre des difficultés qu’ils entrainent dans notre vie et notre milieu, et de l’autre de  rejeter les gens qui nous permettraient d’équilibrer le renouvellement des générations et de réduire les déséquilibres de population entre la ville et la campagne (voir l’article en bas de page: En Sicile, «une chose très belle est arrivée, nous avons été envahis par les immigrés »).
  • Diminution des tensions avec les autres pays confrontés au problème : ceux dont sont originaires les migrants ainsi que les autres pays d’accueil, diminution des conflits entre pays européens,
  • Amélioration de l’image du pays à l’extérieur, plus conforme à « nos valeurs »,
  • Diminution du nombre des passeurs, dépourvus de fonction, et des trafics humains, effondrement de leurs bénéfices, par manque de candidats, les politiques les plus restrictives en matière d’immigration représentant paradoxalement, contrairement aux arguments qu’elles avancent, la base de leur fonds de commerce illégal.

Conclusion

Bien entendu, ceci n’est qu’une idée qui demande d’être examinée et complétée, car beaucoup de données m’échappent. De plus, il ne s’agit ici que d’une possibilité parmi d’autres : nous sommes devant non pas deux possibilités opposées, mais une infinité, à côté desquelles nous passons, non pas par manque de moyens, ni en raison de mauvaises intentions, mais du seul fait d’idées fausses et de préjugés.
Nous devons également prendre en compte nos ressources réelles, et les moyens réels dont nous disposons, qui sont généralement bien plus étendus que ceux que nous utilisons généralement.
Sur de telles bases, le problème des migrants peut cesser d’être une source de problèmes insolubles et de conflits tous azimuts pour devenir maîtrisable à brève échéance, à des coûts bien moindres que les solutions proposée jusqu’ici, et de façon bénéfique pour toutes les parties.

Isabelle AUBERT.

Sur le même sujet
En Sicile, «une chose très belle est arrivée, nous avons été envahis par les immigrés » http://www.liberation.fr/planete/2018/01/09/en-sicile-une-chose-tres-belle-est-arrivee-nous-avons-ete-envahis-par-les-immigres_1621325