Quand je suis arrivée en cours d’anglais à
l’université en 1970, le professeur nous a tenu le discours suivant :
« L’anglais est une langue facile comparée au français : vous devez
apprendre le vocabulaire et la grammaire. Si vous appliquez la grammaire des
manuels England, de Laffay et Kerst, (qui se trouvait à la fin des
livres que nous avions alors en secondaire), vous pouvez passer
l’agrégation. »
Dans les années quatre-vingt-dix, une collègue de
travail me sollicita au sujet de son fils : scolarisé dans la région
depuis l’année précédente, il venait d’un établissement dans lequel il avait
étudié l’italien en première langue. Il était arrivé en quatrième dans un
établissement où la première langue était l’anglais, et avait dû prendre le
niveau d’enseignement en cours, sans posséder les bases indispensables
enseignées en 6ème et en 5ème, avec deux ans de retard
sur ses camarades. S’il était bon élève dans les autres matières, en revanche
ses notes en anglais oscillaient autour de 4/20, et son professeur dans cette
matière, qui l’avait pris en grippe, lui renvoyait l’image d’un élève nul pour
tous les temps à venir et entendait utiliser ses notes pour justifier un
redoublement de sa classe de troisième. Sa mère me demanda donc de lui donner
un coup de main pour corriger ses exercices en cours, ce que j’acceptai.
Je fus d’emblée frappée par la pauvreté du
matériel scolaire dont il disposait : aucun livre de référence solide
concernant la grammaire ni le vocabulaire, des feuilles volantes fournies par
l’établissement, mal polycopiées, parfois difficilement lisibles, avec des
« textes à trous » que les élèves étaient censés remplir, des QCM
avec des cases à cocher, exercices dont la compréhension nécessitait davantage
de travail de réflexion sur leur sens exact et les attentes des rédacteurs de
ces textes concernant les remplissages souhaités que sur la pratique écrite de
la langue elle-même. Ces feuilles volantes, rangées à la hâte dans le cartable
à la fin du cours, en sortaient bien souvent en fin de journée bouchonnées sous
une masse de cahiers et de classeurs. Difficile de faire plus rebutant et dissuasif
comme outils d’enseignement !
En plus de l’aide sur la correction des
exercices, me souvenant des paroles de mon professeur d’université, je lui
prêtai ma grammaire du lycée afin qu’il puisse disposer de l’ensemble des bases
qui lui manquaient, et lui conseillai d’apprendre dix mots d’anglais par jour
et de les revoir régulièrement, ce qu’il fit. Ses notes remontèrent, au grand
étonnement de son professeur. Les deux dernières notes qu’il obtint à la fin de
l’année furent un 15 et un 18 : dans ces conditions, ayant rattrapé le
niveau de sa classe, la question d’un redoublement n’était plus d’actualité.
Je mets donc à la disposition des élèves désireux
d’améliorer leur niveau d’anglais cette grammaire England. Certains
termes français de grammaire ont été modifiés depuis, remplacés par d’autres,
mais la langue anglaise n’a pas changé, ses règles sont restées identiques,
quels que soient les termes utilisés en français pour les représenter par
les responsables successifs des programmes scolaires. Même si les cartes, (les
manuels scolaires), pour décrire le territoire (la langue anglaise) ont changé,
le territoire est le même.
En ce qui concerne le vocabulaire, les élèves
d’aujourd’hui disposent, en complément de leur dictionnaire, d’un outil
précieux et plus rapide à consulter via internet à travers le site Reverso.
Indépendamment de l’enseignement scolaire,
souvent rébarbatif en raison de son côté imposé et contraignant, trouver un
correspondant dans un pays anglophone est motivant, car il permet d’utiliser
l’anglais dans un contexte libre, pour partager des centres d’intérêts communs,
tout en ouvrant sur les perspectives de voyages futurs. Communiquer avec eux
via Skype permet de se familiariser avec l’anglais parlé. Ainsi il devient
possible d’utiliser cette langue en fonction de ce à quoi elle est censée
servir, pas uniquement parce que son enseignement est obligatoire et sanctionné
par des notes, mais par intérêt personnel envers celle-ci, dans le but de
communiquer avec des gens qui la parlent.
Il existe aujourd’hui une multitude d’outils et
d’occasions pour utiliser l’anglais librement, que ce soit à travers l’étude de
chansons écrites en anglais, les sous-titres sur YouTube, ou, plus prosaïquement,
la compréhension des guides et manuels sur le maniement des blogs tels
WordPress ou le matériel que nous achetons et qui n’ont pas été traduits en
français.
Si vous avez une expérience négative de l’anglais
dans le cadre de votre système scolaire, ne vous y arrêtez pas, ne la laissez
pas vous parasiter. Ne vous identifiez pas aux images négatives de vous-même
qu’il vous renvoie. Pensez à l’anglais en l’envisageant plus largement que dans
ce contexte, à travers ce que la connaissance de cette langue pourrait vous
apporter pour progresser dans un domaine qui vous intéresse. Considérez-la
comme un outil qui peut vous ouvrir sur de nouveaux horizons. Ne
limitez pas vos capacités et vos perspectives d’avenir aux seuls critères
scolaires et à leurs limites : il y a les diplômes, mais également les
compétences réelles. Saisissez-vous des outils pratiques à votre disposition
qui vous permettront d’acquérir une meilleure connaissance de cette langue,
utilisez-les par vous-mêmes, pour vous-même. Si vous le faites régulièrement,
alors vous deviendrez bons en anglais, et vos notes s’amélioreront par voie de
conséquence. Ce n’est pas une question d’argent (utilisez les outils gratuits à
votre portée), simplement de volonté et de travail. Autrement dit, cela ne
dépend que de vous.
Un truc pratique concernant l’usage de cette
grammaire : elle est réalisée à partir d’un scannage, et est donc moins
facile à manier qu’un document texte. Pour plus de facilité dans sa
consultation, ouvrir le pdf dans deux fenêtres différentes, une sur la table
des matières, une autre sur le contenu de la grammaire, ceci afin de ne pas
avoir à remonter et descendre sans arrêt quand vous vous référez à la table en
cherchant une règle en particulier.
Pour accéder à la grammaire
- Aller à la page http://www.interzoneeditions.net/grammaire_anglaise_England.pdf
et enregistrer le fichier en ligne,
- Ou cliquer droit sur le lien, et « enregistrer la cible
sous », qui enregistrera le fichier sur votre ordinateur.
C’est à vous! Bon courage et bonne chance !
Isabelle Aubert-Baudron
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