The French channel Arte recently broadcasted a program on him recently.
See on Dailymotion, great work !
part 1 http://www.dailymotion.com/video/xdfmsj_dennis-hopper-creer-ou-crever-1_webcam
part 2: http://www.dailymotion.com/video/xdfn3l_dennis-hopper-creer-ou-crever-2_webcam
part 3 http://www.dailymotion.com/video/xdfnjp_dennis-hopper-creer-ou-crever-3_webcam
part 4 http://www.dailymotion.com/video/xdfnxr_dennis-hopper-creer-ou-crever-4_webcam
part 5 http://www.dailymotion.com/video/xdfru8_dennis-hopper-creer-ou-crever-5_webcam
part 6 http://www.dailymotion.com/video/xdfs9w_dennis-hopper-creer-ou-crever-6-et_webcam
Interzone was a network of William Burroughs' readers founded (1997-2013). Its sites are still accessible at http://www.inter-zone.org/ , but most of them are sites of archives. The site presently active are: - Interzone Éditions http://www.interzoneeditions.net/ - La sémantique générale pour les nuls https://www.semantiquegenerale.net - La sémantique générale pour tous semantiquegenerale.free.fr - Pour une économie non-aristotélicienne https://generalsemantics4all.wordpress.com/
mercredi 2 juin 2010
dimanche 30 mai 2010
samedi 29 mai 2010
Dennis Hopper est mort
http://www.liberation.fr/culture/0101638430-dennis-hopper-est-mort
ARTICLE+VIDEOS
Les médias américains annoncent le décès de l'acteur et réalisateur. Icône de la contre-culture américaine, il avait 74 ans.
L'acteur-réalisateur Dennis Hopper, le 7 novembre 2009. (REUTERS)
L'acteur et réalisateur américain Dennis Hopper a succombé à un cancer de la prostate à l'âge de 74 ans à son domicile de Venice en Californie, ont rapporté des médias américains samedi.
Ses représentants n'étaient pas joignables dans l'immédiat.
Tout d’abord dans «La fureur de vivre» et «Géant», dans lesquels il fait ses débuts aux côtés d’une de ses idoles, James Dean, qui incarne le mal-être de la jeunesse.
Ensuite, après plus d’une centaine de rôles de séries télévisées, dans «Easy Rider» (1969) dans lequel il campe avec Peter Fonda un duo de motards autant mordus de bitume que de drogue.
Cette peinture des errances de la «Woodstock Generation» vaut à Dennis Hopper le Prix de la première oeuvre au Festival de Cannes.
Point d’orgue de cette décennie mouvementée: «Apocalypse Now» de Francis Ford Coppola, où il joue le rôle d’un photographe hallucinant et halluciné.
Cette peinture des errances de la «Woodstock Generation» vaut à Dennis Hopper le Prix de la première oeuvre au Festival de Cannes.
Point d’orgue de cette décennie mouvementée: «Apocalypse Now» de Francis Ford Coppola, où il joue le rôle d’un photographe hallucinant et halluciné.
Les années 1970 le voient sombrer dans l’alcool et la drogue.
En 1986, après des années d’errance, David Lynch le met en scène dans «Blue Velvet» puis il apparaît dans «Le Grand Défi» aux côtés de Gene Hackman, dans le rôle d’un alcoolique qui lui vaudra une nomination aux Oscars dans la catégorie «Meilleur second rôle».
Peintre aussi
Dennis Hopper était également un peintre, dans la veine du «Pop art» d’Andy Warhol, mais également inspiré de l’impressionisme.
A contre-courant du Tout Hollywood largement acquis aux démocrates, il a toujours clamé son attachement au parti républicain mais s’est publiquement prononcé pour Barack Obama, lors de la dernière campagne présidentielle.
En octobre 2008, à l’occasion du vernissage de l’exposition «Dennis Hopper et le Nouvel Hollywood» à la Cinémathèque française à Paris (diapo à voir ici), Christine Albanel, alors ministre française de la Culture, l’avait fait commandeur dans l’ordre national des Arts et des Lettres.
Le 26 mars 2010, il avait reçu son étoile sur le fameux «Walk of Fame» d’Hollywood Boulevard. Accompagné des acteurs Viggo Mortensen et Jack Nicholson, Dennis Hopper était apparu amaigri, épuisé par son cancer. Ce fut sa dernière apparition publique.
A lire: L'enquête de Bruno Icher, «Dennis, Hopper class», publiée dans Libé Mag le 8 mai dernier.
L'interview, publiée dans Libé le 15 octobre 2008: «Je me voyais comme un créateur»
A voir: le diaporama à l'occasion de l'exposition que lui avait consacrée l'année dernière la Cinémathèque française.
Dennis Hopper devant une enseigne Dr. Pepper, 1965. Collection Robert Walker Jr. Los Angeles.© Robert Walker Jr.
Et aussi: La semaine dernière, Arte diffusait un documentaire fleuve consacré à Dennis Hopper, intitulé «Créer (ou crever)». De H.Lohner. A.Riecker.
1ere partie:
La suite ici:
partie 2, partie 3, partie 4, partie 5 et partie 6.
* Rajouté par l'auteur du blog.
Ses représentants n'étaient pas joignables dans l'immédiat.
Easy Rider (1969)
Né le 17 mai 1936 au Kansas [à Dodge City *] , il a débuté aux côtés de James Dean et Peter Fonda et tourné sous la direction de Francis Ford Coppola a dénoncé le rigorisme de cette Amérique arc-boutée sur ses principes.Tout d’abord dans «La fureur de vivre» et «Géant», dans lesquels il fait ses débuts aux côtés d’une de ses idoles, James Dean, qui incarne le mal-être de la jeunesse.
Ensuite, après plus d’une centaine de rôles de séries télévisées, dans «Easy Rider» (1969) dans lequel il campe avec Peter Fonda un duo de motards autant mordus de bitume que de drogue.
Cette peinture des errances de la «Woodstock Generation» vaut à Dennis Hopper le Prix de la première oeuvre au Festival de Cannes.
Point d’orgue de cette décennie mouvementée: «Apocalypse Now» de Francis Ford Coppola, où il joue le rôle d’un photographe hallucinant et halluciné.
Cette peinture des errances de la «Woodstock Generation» vaut à Dennis Hopper le Prix de la première oeuvre au Festival de Cannes.
Point d’orgue de cette décennie mouvementée: «Apocalypse Now» de Francis Ford Coppola, où il joue le rôle d’un photographe hallucinant et halluciné.
Les années 1970 le voient sombrer dans l’alcool et la drogue.
En 1986, après des années d’errance, David Lynch le met en scène dans «Blue Velvet» puis il apparaît dans «Le Grand Défi» aux côtés de Gene Hackman, dans le rôle d’un alcoolique qui lui vaudra une nomination aux Oscars dans la catégorie «Meilleur second rôle».
Peintre aussi
Dennis Hopper était également un peintre, dans la veine du «Pop art» d’Andy Warhol, mais également inspiré de l’impressionisme.
A contre-courant du Tout Hollywood largement acquis aux démocrates, il a toujours clamé son attachement au parti républicain mais s’est publiquement prononcé pour Barack Obama, lors de la dernière campagne présidentielle.
En octobre 2008, à l’occasion du vernissage de l’exposition «Dennis Hopper et le Nouvel Hollywood» à la Cinémathèque française à Paris (diapo à voir ici), Christine Albanel, alors ministre française de la Culture, l’avait fait commandeur dans l’ordre national des Arts et des Lettres.
Le 26 mars 2010, il avait reçu son étoile sur le fameux «Walk of Fame» d’Hollywood Boulevard. Accompagné des acteurs Viggo Mortensen et Jack Nicholson, Dennis Hopper était apparu amaigri, épuisé par son cancer. Ce fut sa dernière apparition publique.
A lire: L'enquête de Bruno Icher, «Dennis, Hopper class», publiée dans Libé Mag le 8 mai dernier.
L'interview, publiée dans Libé le 15 octobre 2008: «Je me voyais comme un créateur»
A voir: le diaporama à l'occasion de l'exposition que lui avait consacrée l'année dernière la Cinémathèque française.
Dennis Hopper devant une enseigne Dr. Pepper, 1965. Collection Robert Walker Jr. Los Angeles.© Robert Walker Jr.
Et aussi: La semaine dernière, Arte diffusait un documentaire fleuve consacré à Dennis Hopper, intitulé «Créer (ou crever)». De H.Lohner. A.Riecker.
1ere partie:
La suite ici:
partie 2, partie 3, partie 4, partie 5 et partie 6.
* Rajouté par l'auteur du blog.
Galerie ECRITURES : Happening Dansé
FIN de PARTIE
A l’approche de la dernière quinzaine de son exposition, Bruno DANJOUX propose avec KADANSE un Happening Dansé à la Galerie ECRITURES qui sera l’occasion de donner à voir des éléments de la chorégraphie qui sera présentée à Athanor le samedi 3 Juillet dans le cadre des Rencontres Chorégraphiques Nationales.
Il vous donne donc Rendez-vous le Samedi 5 Juin vers 19 h à la Galerie ECRITURES 1 rue Pierre Petit 03 100 MONTLUCON.
Michael Stevens - The Road to Interzone Interview by Paul Hawkins
Reading WS Burroughs Reading
Michael Stevens - The Road to Interzone Interview
by Paul Hawkins :
http://www.hesterglock.com/words/outsider/mikestevensroadtointerzone.htm
Michael Stevens - The Road to Interzone Interview
by Paul Hawkins :
http://www.hesterglock.com/words/outsider/mikestevensroadtointerzone.htm
Joe Ambrose: Dead Fingers Talk: The Tape Experiments of William S. Burroughs
28th May – 18th July 2010
dead fingers talk show
http://www.imagemusictext.com/project-listing/deadfingerstalk
dead fingers talk show
http://www.imagemusictext.com/project-listing/deadfingerstalk
mardi 25 mai 2010
"The Taxidermist" on line
The comic "The Taxidermist" , by François Darnaudet and José Altimiras, now is on line at http://www.inter-zone.org/thetaxidermist/cover.html . English translation: Isabelle Aubert-Baudron & Ken Gage.
lundi 24 mai 2010
Minutemen : We Jam Econo
A TRIBUTE TO THE MINUTEMAN DVD "WE JAM ECONO"
an original moment in time, man!
written by Charles Plymell in the winter of 2007/8
an original moment in time, man!
written by Charles Plymell in the winter of 2007/8
McClure, The Beard
Here's 10-year old news item on a 1999-2000 performance of The Beard. During the 1960s Lenny Bruce http://www.imdb.com/name/nm0115533/ rage over rights of artistic free speech, poet/playwright Michael McClure's http://www.imdb.com/name/nm0566022/ controversial play "The Beard" premiered on December 18, 1965, at the Actor's Workshop of San Francisco. It starred Richard as Billy the Kid and Billie Dixon http://www.imdb.com/name/nm0228767/ as 'Jean Harlow'. The next few performances of the play took place at The Committee, a San Francisco theater nightclub. The play was secretly tape-recorded by the San Francisco Police Department, Billie and Richard were arrested backstage one night after a performance allegedly for using "blue" language. The actors were charged with "obscenity", then "conspiracy to commit a felony," and ultimately with "lewd and dissolute conduct in a public place." The American Civil Liberties Union took on the case, and the charges were eventually dismissed in what was considered a precedent for artistic expression rights. "The Beard" was originally agreed by McClure to be made into a film by Andy Warhol http://www.imdb.com/name/nm0912238/ but he withdrew permission on the advice of attorneys. Warhol made the film anyway in 1966 starring two of his actor/groupies, Mary Woronov http://www.imdb.com/name/nm0001862/ and Gerard Malanga http://www.imdb.com/name/nm0538922/, and gave the only print to McClure as a gift. The movie was never released.
http://www.nytheatre-wire.com/beard.htm
http://www.nytheatre-wire.com/beard.htm
http://www.nytheatre-wire.com/beard.htm
http://www.nytheatre-wire.com/beard.htm
ISA SANZ | Estreno Performances en el Festival Internacional TAC 2010 | Premiere Performances at International Festival TAC 2010
* Querid@s amig@s, en un placer anunciaros el estreno de dos performances dentro del Festival Internacional de teatro y Artes de Calle que se celebrará en Valladolid del 25 al ·0 de Mayo.
Estás invitada a venir y a disfrutar con nosotras.
+ INFO: http://www.tacvalladolid.org/
* Dear Friends, is an honour to announce the premiere of 2 new performances at the International Festival of Theatre and Street Arts which will be celebrated in Valladolid (Spain), 25th-30th May. You are invited to come and enjoy with us.
+ INFO: http://www.tacvalladolid.org/
Estás invitada a venir y a disfrutar con nosotras.
+ INFO: http://www.tacvalladolid.org/
* Dear Friends, is an honour to announce the premiere of 2 new performances at the International Festival of Theatre and Street Arts which will be celebrated in Valladolid (Spain), 25th-30th May. You are invited to come and enjoy with us.
+ INFO: http://www.tacvalladolid.org/
jeudi 20 mai 2010
Anthony ROUSSEAU : Invitation Combined media
Bonjour à toutes et à tous,
Nous avons le plaisir de vous inviter au vernissage de l'exposition Combined media d'Anthony Rousseau :
Le vendredi 28 mai 2010 à 18h à l'Espace Edouard Pignon
(11 rue Guillaume Tell, quartier des Bois-Blancs)
(11 rue Guillaume Tell, quartier des Bois-Blancs)
Anthony Rousseau présente son installation multimedia interactive "Combined media", dans le cadre de sa résidence au coeur du quartier des Bois-Blancs, à l'espace Edouard Pignon
L' exposition organisée par le Comité d'Animation des Bois-Blancs, se déroulera dans deux lieux : l'Espace Edouard Pignon et Euratechnologies
du 29 mai au 12 juin 2010, de 15h à 19h (entrée libre)
du 29 mai au 12 juin 2010, de 15h à 19h (entrée libre)
Le vernissage aura lieu le 28 mai 2010 à 18h à l'Espace Edouard Pignon, pour se rendre ensuite à 18h30
à Euratechnologies où se déroulera la réception.
En espérant vous voir nombreux.
Plus d'infos sur l'exposition et vidéo de l'installation :
Yvette MATHIEU, Préfète déléguée pour l' Egalité des Chances auprès du Préfet de la Région Nord -Pas de Calais (FIRC 2009)
Catherine CULLEN, Adjointe au Maire déléguée à la Culture et Jaëlle LANNOY, Conseillère Minicipale déléguée au Cinéma, à l'Audiovisuel et aux Arts Numériques
dans le cadre du label "Lille, Ville d'Arts du Futur"
Akim OURAL, Conseiller Municipal Président délégué du Conseil de Quartier des Bois-Blancs
Espace Edouard Pignon, 11 rue Guillaume Tell 59000 LILLE, 03 20 93 88 20, cabb3@wanadoo.fr, METRO ligne 2 arrêt Bois-Blancs
Euratechnologies, 165 avenue de la Bretagne, METRO ligne 2 arrêt Canteleu
French interview of C. Plymell by Doug Holder
Charles Interview by Doug Holder BOSTON SMALL PRESS AND POETRY SCENE
http://dougholder.blogspot.com/
Vous êtes généralement connu comme « poète beat ». Est-ce une définition correcte ? Interview de Charles Plymell, un poète qui refuse les étiquettes
Par Doug Holder
Dernièrement, j’ai fait circuler un mail demandant à des poètes ce que signifiait être « un poète raté ». Le poète A.D. Winans me mit en rapport avec le poète Charles Plymell qui – avec ironie – me proposa d’organiser un cours sur ce sujet énigmatique tout en me demandant, en guise de paiement, un chèque substantiel et/ou une réserve de came.
Charles Plymell est un poète et écrivain dont on néglige souvent l’implication dans la scène littéraire beat des années 50 et 60. Originaire de Kansas City, il quitta New York City au début des années 60 pour s’installer à Gough Street, San Francisco, où il partagea une maison avec Allen Ginsberg et Neal Cassady, dès 1963. Bien qu’il ait un peu en retrait par rapport à des personnages de la Beat tels Jack Kerouac et Allen Gisnsberg, Charles Plymell eut une grande influence. Sur sa petite presse des éditions « Charry Valley », il a publié des auteurs beat comme William Burroughs, Robert Peters et Herbert Huncke. Ginsberg a dit de Plymell qu’il était la première personne à l’avoir initié à la musique de Bob Dylan.
Plymell a eu une énorme influence dans le domaine de la BD beat, et il publia le premier numéro de ZAP COMIX sur sa presse, à San Francisco. Plymell a déclaré qu’il travaillait d’arrache-pied sur cette interview en compagnie de sa femme, l’éditrice d’avant-garde et cofondatrice de « Cherry Valley Editions », Pamela Beach, en cette torride journée de juin.
Vous êtes généralement connu comme « poète beat ». Est-ce une définition correcte ?
C’est chiant de ne pas être connu du tout, je présume, et c’est là le hic. Sautez sur la renommée quand vous le pouvez, ou adaptez votre esprit à plus de pénombre. Burroughs a dit un jour qu’il ne s’était jamais vu dans la peau d’un beat. Il voyait toujours la façon littéraire de dire les choses. Moi pas, si bien que je suis toujours embourbé dans les marécages sémantiques. Est-ce « correct » ? Je suppose que ce l’est, dans un sens littéraire historique où les étiquettes servent de désignations rapides dès qu’elles adoptent des connotations plus larges débordant sur l’histoire sociale. Par exemple, j’ai été très réticent, durant toutes ces dernières années, à contribuer à la Beat Scene de Kevin Ring, parce que je n’ai jamais pu considérer Bukowski, Fante et bien d’autres comme beat, mais à la brosse plus large, même si la couche est plus fine, elle étale l’étiquette à dessein, et nous y sommes justement. Justifier mes réticences pourrait sembler stupide. Mais non, personnellement, je déteste être éclipsé par une mouvance. En tant qu’outsider passionné, c’est toujours un signe que mon œuvre est demeurée à la périphérie d’un groupe. Selon mes propres normes, c’est tout aussi bien, toutefois. Je n’ai jamais aimé de sauter dans le biotope de quelqu’un d’autre (pour plus d’une nuit, du moins).
Vous avez dit que le Kansas City des années 50 avait été votre milieu favori, même quand vous étiez à Haight, dans les années 60. Pourquoi ?
Pour de nombreuses raisons, j’ai passé ma jeunesse à aller voir les géants du jazz, de la musique de couleur, du rhythm’n’blues hors des sentiers battus, et les chansons traditionnelles des grands noms dans les beuglants à un dollar l’entrée. Les jeunes de Haight n’ont pas cette éducation culturelle. Nous étions également à même d’avoir tout le peyotl que nous voulions et nous avions des rituels très enthousiastes sur les rives du cours d’eau. Personne n’était conscient de ce qu’il se passait quelque chose, sauf nous, si bien qu’il n’y avait pas d’ennui. Quand j’écris, à propos de mon ami de longue date, Ronnie le rapide, alias Barbitol Bob, qu’il me lisait du Pound au « Zip’s Club », c’était bien avant qu’on ait entendu parler de la Beat. Nous n’étions pas au fait des derniers phénomènes culturels de Life ou Time, mais nous n’en avions que faire. Nous passions nos nuits à la benzédrine et à la boo (marihuana), faisant le tour des clubs avec les musiciens des orchestres et les présentateurs des clubs, comme Mickey Shaughnessy, l’acteur, tout en discutant, en rigolant, en faisant les dingues jusqu’à l’heure du petit déjeuner ou en roulant hors des sentiers battus pour aller rendre visite – et fumer et boire avec eux – aux gars du style Fats Domino, et sa Caddy de 49, venu de La Nouvelle-Orléans. On allait dans un petit club où il y avait un peu de monde toute la nuit, sans discontinuer. Nous avions quelque chose de particuler, dans le Midwest, nous planions des journées entières d’affilée en achetant dans les drugstores des trucs bien plus forts que les amphétamines que Kerouac utilisait quand il écrivait. Je n’en ai jamais entendu parler du tout ailleurs, dans les autres classiques de drogues ni dans la littérature. Bob et moi avions été en taule ensemble à Wichita, en tant qu’ex-étudiants de l’école supérieure et petits truands du comprimé, mais nous lisions toujours de la grande littérature et nous avions toujours à notre disposition les grands noms de la musique au « Mrs. Dunbar’s Barbeque ». Il y a des choses qui doivent se passer en temps voulu et à l’endroit voulu, et qui ne sont pas censées se reproduire. Nous avions même étudié le zen et aussi ce new age de merde !
Je peux toujours me rappeler les années et ce que je faisais d’après les voitures que j’avais. En 49, pourtant, j’étais du côté des Dakota, à bosser sur un caterpillar (plus tard, Neal – Cassady – s’est approprié une partie de l’histoire pour un riff) près de la réserve et j’avais emprunté une Dodge 48 à un ami de mon père qui devait rentrer au Texas. Les permis de conduire, ça n’existait pas, à l’époque, dans cet État, de sorte que j’étais redescendu vers l’Oklahoma et que j’avais rejoint ma mère, qui travaillait dans un show de cascades en bagnole, planant par-dessus une rangée de voitures ou fonçant à travers une palissade en feu… enfin, ce genre de trucs. J’ai eu une nouvelle Chevrolet 51 à San Antonio que j’ai conduite jusqu’en Californie du Sud, où je suis resté un bout de temps. Puis retour au Kansas et descente sur Guadalajara et retour, puis un voyage à Baja pour me procurer de la benzédrine et de l’herbe et ma 38 Special, après quoi, j’ai suivi la saison des rodéos, chevauchant des taureaux Brahma et des broncos à cru. Travaillé dans les pipelines, aussi. Puis je suis allé un bout de temps à Hollywood, où j’ai acheté ma Buick Roadmaster 53 et je suis remonté dans l’Oregon pour travailler avec une équipe de dynamiteurs et construire un barrage sur le fleuve Columbia. J’ai acheté un remorqueur pour vivre dessus ; je l’avais baptisé le « Little Toot » (le petit coup de sirène). Puis je suis parti pour le Montana, l’Idaho et le Wyoming avec ma sœur, qui écumait les villes comme prostituée. Puis retour à Kansas City et à Wichita pour les cérémonies du peyotl et j’ai ensuite travaillé pour le Santa Fe, après quoi, je suis remonté, en traversant Denver et en refranchissant le col où j’étais passé tout môme, dans la Buick 39 de ma mère, et je suis retourné à San Francisco. Ce ne sont que quelques faits saillants des années où j’avais de nouvelles voitures, ou assez nouvelles, qui correspondaient à mes voyages de l’époque. J’ai rencontré Neal en 62 et ce fut alors qu’il me lut certains de ses péripéties marquantes du bouquin. De façon assez compréhensible, je n’étais pas tellement emballé, de sorte qu’il ne m’en a lu que deux ou trois passages. J’aimais rouler avec lui et l’amener au boulot sur ma moto.
Ainsi donc, à l’époque où je suis retourné une fois de plus à San Francisco (directement à droite, en décrochant de la Benzedrine Highway, route 66, mon trajet habituel et la découverte de Kerouac, en 1962). J’habitais dans le premier pâté de maisons juste au-dessus et après Ashbury, à Haight Street. Un couple d’autres amis de Wichita et les gens qu’ils fréquentaient étaient là. Conner avait une expo à la Batman Gallery et Ronnie le rapide vivait avec sa famille dans une Chevrolet 52. Je travaillais comme imprimeur et j’imprimais donc des trucs sur le côté. Je créais des collages et j’ai eu une expo à la Batman Gallery aussi et, en plus, je réalisai deux ou trois films en 16 mm qui firent fureur. Ils sont allés à l’Ann Arbor Film Festival, par le biais de mes amis de Wichita. Nous avions du LSD de Sandoz, puis de l’Owsley. On ne parlait pas encore d’« acide ». Nous avions également de la mescaline pure provenant d’un labo en Angleterre. Brautigan et moi, nous sommes allés nous asseoir dans un café et avons observé les changements qui s’étaient produits dans le quartier. Ç’avait été un vieux quartier russe avec de grands cafés qui servaient des pirogues farcies et de la bonne nourriture… Malheureusement, tout cela devait se barrer en couille et il me vint à l’esprit que les nouveaux venus n’étaient guère débrouillards et que la plupart d’entre eux n’avaient pas d’éducation formelle, comme les beat qui avaient constitué la précédente scène, centrée autour de City Lights et de l’attention naitonale qu’avait suscitée le mot « fuck » (baiser). Ainsi donc, je demandai à Brautigan ce qu’il advenait d’eux. Il donnait en plein dans leurs signes extérieurs. Neal me rappelait les gens avec qui j’avais glandé dans les années 50 depuis Denver jusqu’à K.C. Je m’entendais bien avec lui et, plus tard, quand Ginsberg revint d’Inde en 63, lui et Neal allaient partager l’appart de Gough Street avec moi. Je crois que Ginsberg connaissait le côté sauvage de Neal et qu’il me considérait comme une force stabilisatrice. Ainsi, j’emmenais Neal avec moi, à moto, pour qu’il se rende à son boulot, dans un magasin de pneus Goodyear situé sur Van Ness, puis j’allais à mon propre boulot, à l’imprimerie, comme les gens ringards des années 50 dont les jeunes parlent aujourd’hui. Eh bien, avec tout le cirque qu’il y avait en ville, ça n’allait pas durer longtemps !
Quelqu’un vient justement de m’envoyer une note disant que Bo Diddley est mort. Il venait de l’ancienne musique de rhythm’n’blues et de couleur que j’écoutais dans les années 50. Il était l’un des nombreux originaux qui n’ont pas reçu leur dû, du moins pleinement. Une anecdote, à ce propos : Nous vivions à un pâté de maisons ou deux de l’Avalon Ballroom, dans un appart où nous imprimions Zap, et nous organisions des soirées à poil et quelqu’un nous avait rendu visite pour nous dire de nous amener et d’aller voir le groupe qu’il faisait passer. Un drôle de nom : Pink Floyd. Un autre « nom étrange » jouait à l’Avalon à cette époque où le groupe du jour faisait salle comble, attirant des foules de hippies et jouant à fond une musique psychédélique dans des flashes de lumières stroboscopiques. Une nuit, on avait baissé les lumières et il y avait une douzaine de personnes à peu près. Bo Diddley prit place au bas de la scène, sur le devant du parquet de danse et commença par dire : « Merci, merci, merci ! Et me voici, maintenant, et je vais jouer rien que pour VOUS ! », comme s’il avait voulu insister sur l’absence d’héritage culturel, éducatif et branché des nouveaux arrivages de jeunes. Naturellement, comme nous vivions au même endroit, nous avions des billets de faveur déposés à City Lights pour aller voir Janis Joplin & Big Brother au Fillmore, quelques pâtés de maisons plus loin, dans la direction opposée. Après être passés à City Lights pour prendre les billets, la nuit s’élargit avec d’autres endroits encore où faire un arrêt, nous mettre à planer et, finalement, louper une performance historiquement importante là où les Joplin, Doors, Dylan, Rolling Stones et autres Beatles allaient bientôt réintroduire la grande musique traditionnelle qui avait été oubliée.
Bien que San Francisco dût devenir une ville bâtie sur le rock’n’roll dans les années 60, alle allait finalement devoir payer un tribut au jazz et au blues de Kansas City des années 50 pour parachever sa grandeur. Ma nostalgie couvrait les deux décennies.
D’après les interviews que j’ai lues, vous avez été très branché sur les drogues. Des gens comme Bukowski ont juré que la boisson, la bringue, etc. étaient essentielles dans son processus de création. Rétrospectivement, tout ce LSD et le reste, était-ce une entrave ou un adjuvant ?
C’est la vieille question « à plusieurs niveaux », comme nous le disions si souvent, durant cette période. Quelqu’un avait fait remarquer qu’il pensait que nous étions en permanence sur un élévateur ! Il est difficile de répondre. La chimie du cerveau va toujours à l’infini dans de nouveaux territoires. À coup sûr, la spontanéité et l’improvisation dans le lobe frontal sont stimulées quand on retient toute cette fumée de cannabis. Les associations semblent favorables et utiles pour les musiciens de jazz, par exemple, et ça a probablement été prouvé par des expériences anecdotiques et par l’empirisme. Le cannabis, dans d’autres arts qui requièrent en même temps des motifs critiques et symboliques de l’œil au lieu de l’oreille, et toute l’implication entre le langage et le cerveau, semble davantage problématique. Il est essentiel pour les gens créatifs d’emprunter cette voie de l’excès, à moins que, d’aventure, ils ne soient innocents ou idiots. Il me serait impossible de peser ces apports via une étude tellement vague, avec un si grand nombre de variables, de ce qu’est que le substrat de la personnalité sur une masse biochimique. L’étude du cas le plus concret en resterait probablement à Kublaï Khan. Il est étrange que deux des forces les plus motivantes pour l’homme moderne qui apparaissent au sommet du paradigme sont la drogue et l’argent. Dans la colonne B, le sexe et le rock’n’roll. Ou peut-être le sexe tout au-dessus.
Albert Hofmann désapprouvait l’usage récréatif du LSD. Il estimait que les jeunes devraient l’utilioser de façon plus rituelle. C’est votre avis ?
Ouais, j’ai lu sa notice nécrologique récente et j’ai dit que c’était le gars qui utilisait du pain de seigle pour ses toasts et son thé. Oui, il y avait un conseil intelligent dans la notice nécrologique. Le juste milieu est toujours un bon conseil. J’étais plus profondément concerné par la variété que par la quantité. Même avec la benzédrine des années 50, mon corps aurait besoin d’interruptions pour récupérer au lieu de maximaliser le tout, ce qui semblait être une approche universelle pour beaucoup, dans le genre compétition plutôt que selon ce qu’aurait dicté le bon sens commun. Il y avait une certaine excitation à suivre en compagnie de Neal la piste des amphés mais, en réalité, plus il en consommait, plutôt les symptômes de consommation excessive entraient en jeu et son souci de défendre son titre de parleur le plus rapide de l’Ouest devenait plus lassant. Ainsi, il y a toujours un sommet à partir duquel la force rétrograde vers les réalités entropiques.
Il y a toujours eu une demande implicite d’ouverture des portes de l’univers intérieur. Je me souviens de ce que, juste avant l’explosion de Haight, nous étions une flopée à être en plein trip dans un appart au bas de la rue, plus bas que chez McClure. Nous avions fermé les portes à clef et nous exprimions une certaine crainte à propos de retourner là-bas à nouveau. Il y avait des motifs de crainte tout le long du chemin. Les miroires allaient changer votre visage en d’autres visages. Evidemment, c’étaient des fioles Sandoz à l’époque, à moins que Owsley ne fût déjà apparu, alors…Enfin, l’un et l’autre, c’était de la marchandise pure et seuls des fous n’auraient pas eu de trépidations personnelles ou de contre-indications. McClure s’est amené à la porte à peu près au même moment où nous nous dissolvions dans le trip et nous ne l’avons pas laissé entrer. Il avait l’air de plaisanter à propos des trips et c’était très inquiétant pour nous parce que nous avions quitté pour de bon la voie des paysages connus. Je ne sais pas si oui ou non il avait quelque expérience à ce sujet, à l’époque, mais je suis sûr qu’il en aurait pris en se faisant accompagner de ses amis médecins ou, du moins, dans des circonstances très fiables. Il ne fallait pas jouer avec cela dans les environnements normaux de la société. Je tremble rien qu’à imaginer comment les jeunes pourraient en prendre de façon aussi désinvolte. Bien sûr, je ne sais pas à quel degré les doses étaient diluées ou contaminées dès les tout premiers jours. Même une décennie plus tôt, dans les années 50, avec le peyotl, nous gravitions naturellement vers un comportement rituel là-bas dans le fond, vers les berges du cours d’eau. L’expérience en elle-même semblait requérir la cérémonie au moins d’une distorsion dans le souiffle d’une force plus élevée. Je viens de voir une stupide émission de TV sur le peyotl et d’autres expériences flashantes en provenance d’anciens chercheurs s’intéressant à Leary et à Haight. Mon Dieu ! Eh bien, ça montre que la culture est ce qu’il y a de plus contaminé. Et je me suis mis à penser à toutes les distinctions cool et branchées entourant les joints de mes jeunes années et, ensuite, j’ai essayé de m’imaginer Laura Bush et ses amis de l’amicale de l’université en train de fumer de la marihuana. Ha ! La dévaluation et la déflation dissolvent ce qui est mythique. La teinture de l’esprit n’a plus de but une fois qu’elle est moulue dans les saloperies toxiques qui se traînent le long de la voix publique expresse de la technologie accessible à tous. Dieu ne nous donnera que ce que nos mains peuvent faire et ce que nos cerveaux pourront découvrir dans la science. Notre esprit n’a pas jailli de notre image debout. La chimie des drogues se contente de remuer la gueule. Certains aiment se libérer des filets de sécurité sociale, ils haïssent les contrôles et ils chantent la liberté d’effectuer le grand plongeon cosmique. Hart Crane a dit que le fond de la mer était cruel.
Un grand nombre d’entre nous, les petits imprimeurs, ont des doléances à l’égard de l’« Académie ». Vous aviez une petite presse et ce n’est pas le grand amour non plus entre vous et l’Académie…
Je ne suis plus impliqué là-dedans d’une façon ou d’une autre. La publication a changé beaucoup depuis que j’ai été actif dans le domaine. De toute façon, j’étais quelqu’un qui devait être radié de la liste des donations pour appartenance à des associations d’anciens universitaires. Toute activité institutionnelle a toujours besoin d’un souffre-douleur ou d’un bouc émissaire. De façon assez ironique, il s’agit toujours de la personne qui aurait pu en tirer le meilleur profit. Après une vie d’engagement, je ne lis ma poésie que lorsque des amis organisent un rassemblement intéressant ou lorsqu’un pays à la culture florissante m’invite à un forum. Je suis probablement l’un des rares poètes à avoir besoin d’honoraires pour vivre plutôt que d’un rappel de son curriculum vitae. Si je puis ajouter un peu de rab à mon chèque de sécurité sociale d’à peine 700 dollars par mois, je le fais. Sur le plan des publications, je ne vois plus de poésie et je lis surtout de la physique et je passe de longues nuits à réfléchir à ce que je ne comprends pas et, parfois, je lis ce que mes copains des « comix » me font parvenir. Si je veux conserver des pensées sous forme de combinaisons verbales que j’aimerais revoir, ou si je veux avoir quelque chose à proposer à mes invités, etc., je l’imprime en privé. Cette façon de faire et l’impression on-line, c’est beaucoup plus simple et ça coûte vraiment peu, il n’y a pas de frais de stockage, etc. Je n’ai plus rien à voir avec la subsidiation des publications depuis les années 70. Cela m’a pris un bout de temps avant de comprendre que tout financement, qu’il soit privé ou public, n’aurait rien à voir avec moi. Ma femme me l’a déjà dit il y a bien longtemps. Les gens m’envoient toujours des bouquins dédiés à leur premier maître et flanqués de tout ce blabla reprenant les subventions et distinctions qu’ils ont reçues. Je vois les noms qui réapparaissaient sur le plan du financement lorsque les petites publications sont entrées sur le net : il est assez facile de voir la corruption et de voir qui était l’ami de qui. Je les liquide. Progressivement, j’en reçois moins. J’ai utilisé l’analogie avec le bureau de l’agriculture qui voulait aider les petits fermiers au moyen de subsides. Ils ont gardé l’administration pour eux-mêmes jusqu’au moment où les bureaucraties l’ont emporté sur les petits fermiers. Où il est, ce petit fermier, aujourd’hui ? Peut-être Willie Nelson le sait-il, lui ! Tout le reste, ce sont des spéculateurs qui ont manipulé les subsides. Le monde universitaire et les politicards traditionnels se récompenseront toujours eux-mêmes d’abord et ils créeront leurs légions pour favoriser leurs propres organisations. Au nom du lait ou au nom de l’art, toutes les petites villes ont leurs produits subsidiés et homogénéisés, à l’ère du vinyle.
Dans une interview accordée à Jon Randall, vous disiez que Ginsberg souscrivait à tout ce qui était politiquement correct et profitablement correct. À une certaine époque, ç’avait été dans la publicité, non ?
J’ai toujours pensé que c’était apparent. Je me rappelle l’avoir emmené à une réunion de dotation nationale où il fit en sorte qu’aussitôt, il parvint à décrocher des subsides pour lui et Peter et tous ses copains du Lower East Side, dont certains m’avaient demandé d’écrire sur eux. À peu près à la même époque, mon ami Rod McKuen était en ville et je lui avais demandé s’il ne pouvait rien faire pour aider Cherry Valley Editions et j’avais demandé à Allen de lire avec pour une soirée bénéfices, mais Allen dit que cela devrait se faire ailleurs et au Kansas, Il ne voulait offenser personne de sa circonscription. Cela, après que je l’avais introduit à sa grande lecture à la bibliothèque Shakespeare de Folger. Il me dit, la première fois que nous nous rencontrâmes, qu’il avait travaillé comme chercheur de marché. Si c’était le cas, je pensais qu’il utilisait toutes ces ficelles à bon escient pour goupiller sa carrière. Il était excellent dans ce genre de chose. Je pensais que c’était une bonne chose à avoir, mais ça demandait un tas de boulot. Il était au téléphone, cette fois. Je ne pense pas que Burroughs faisait de la pub, mais il aimait que d’autres fassent la sienne. Comme il disait : et vous pas ? Bremser, lui, c’était pas le genre. Neal, lui, c’était justement sa force.
Nous avons un ami commun, Hugh Fox, une icône de la scène des petits éditeurs. Récemment, Ibbetson Street Press a publié ses mémoires controversés : Way, Way Off the Road. Comment vous, les gars, vous êtes-vous connectés, à l’époque ?
J’ai connu Hugh surtout à l’époque de l’édition, dans les années 70. Nous avons publié son bouquin et il était copain avec la mère de Pam, Mary Beach, et son mari Claude Pélieu. Il s’en allait toujours à KC ou à Rio avec des histoires incongrues d’un très grand intérêt. Tout ce dont il avait besoin, c’était de quelqu’un qui lui cherchât un marché ! Eh bien, nous étions au Nouveau-Mexique pour une conférence sur la littérature, voici trente ou quarante ans et je m’assis dans un endroit où il y avait des présentations et une bonne femme sur son trente et un vient de mon côté. C’était Hugh ! Plus tard, nous sommes allés à une party, à la maison d’un Mexicain, à l’intérieur du pays. C’était un écrivain dont j’ai oublié le nom, mais le le voyais partout, à l’époque. Manifestement, il avait des lins avec le directeur des programmes qui finit par être soûl et qui se mit à me peloter. Plus tard, à l’hôtel, la directeur eut la chambre en face de la mienne et il ouvrit sa porte, sortit sa bite. Il voulait que je la lui suce. Elle était petite, sombre et recourbée, de sorte que je refusai. Je ne sus jamais si c’était la grande demande ou pas. Cela me frustra parce que j’avais entendu des histoires de gens qui avaient du pouvoir au niveau du gouvernement et qui vendaient leur influence moyennant des rapports sexuels et des histoires du même tonneau, maios je ne connaissais pas le protocole. Pas étonnant qu’ils se fussent donné le nom de fraternités ou confréries. Je présume que ça continue de la sorte aujourd’hui pour beaucoup de gens, comme le foot taper. C’était si peu romantique, mais le sexe sur la scène beat, c’était comme ça aussi. La majeure partie de l’affaire, c’était une industrie du genre service, quasiment clinique. J’avais besoin de faire plus de recherche, dans ce secteur. Au Kansas, tout était considéré comme allant de soi, mais ce n’était pas lié au pouvoir, de sorte que je me sentais comme les hippies ignorants, pas de copains malins, pas de liens avec l’éducation, pas de subventions !
Un ami à moi, Jack Powers, qui a fondé Stone Soup Poets à Boston, dit que « On the Road » de Kerouac l’a libéré des contraintes de son contexte catholique irlandais de Boston. Comment cela vous a-t-il affecté ? Vous avez écrit un bouquin sur un thème similaire : « Last of the Moccasins »…
Ouais, je me souviens de Jack. Il m’avait fait écouter « Blues Eyes Crying in the Rain », de Willie Nelson, au Stone Soup. Je présume que les rebelles d’Austin commençaient à se faire connaître, à l’époque. La version de Willie en était vraiument une, naturellement. Jack m’a regardé avec un regard sans expression quand je lui ai dit que ma mère me la chantait déjà dans le temps. Elle l’avait appris de Roy Acuff à la radio. Le bouquin de Kerouac a été une catharsis pour des tas de jeunots de par le monde entier. Je ne l’ai jamais lu. Neal m’en lisait des passages et j’en ai découvert d’autres dans des anthologies de littérature. Ma catharsis ne peut sans doute pas être mise en rapport avec un événement. Elle était rpobablement sur la route. Je ne suis pas sûr de la ligne du temps quand il écrivit son bouquin, mais j’avais décidément campé à l’arrière d’un vieux camion International (à peu près la même année que l’autocar Further original) et j’avais conduit une Buick 39 de l’autre côté des Rocheuses. J’étais probablement dans les Dakota, à ce moment, dormant dans la prairie. Et, en 52, je retournais à KC pour écouter Jay McShann et, plus tard, Charley Parker. Il était plus vieux et avait une bonne oreille pour le jazz et il était l’un des rares poètes capables de mettre de la poésie dessus. Allen me lisait ses poèmes de Mexico City Blues. Je ne suis jamais entré dans sa prose. À l’exception de son jazz, je ne fus pas impressionné par lui et je pensais que la plupart des gens de la Beat étaient assez ringards, dans les débuts. Je croyais que Huncke était un véritable hipster, Neal un phénomène et que Burroughs supplantait toutes les étiquettes. Ma jeunesse fut très éloignée des mentalités de ward-heads des villes de la côte est. La géographie culturelle était différente. Ma géographie allait du Mississippi à la Californie. La liberté géographique expansive était une catharsis continuelle, pour moi, avec peut-être un peu de peyotl ajouté à la définition médicale ! City Lights publia mon bouquin et, à peu près en même temps, refusa un livre de Kerouac et un autre de Burroughs, ds sorte que je ne sais pas quelle était la situation de l’édition. Mon bouquin se trouvait sur bien des rayons et sans paiement de droits d’auteur. Europa Verlag en Autriche l’a publié et j’ai dû partager l’avance avec City Lights. Plus tard, mes droits furent retransférés et le livre ressortit chez Mother Road, avec la fabuleuse couverture de l’artiste renommé Robert Williams, qui déclara qu’il n’était pas un artiste pour couverture mais qu’il en avait fait une pour moi en raison de mon histoire avec les Comix, du fait que j’avais été le premier éditeur de Zap et que j’étais également le premier à avoir imprimé S. Clay Wilson quand nous vivions à Lawrence, Kansas. En attendant, j’ai refilé mon dernier exemplaire du bouquin avec la couverture de Robert Williams à un collectionneur, un type sourd qui passait par hasard et que j’avais rencontré lors d’une séance de signature de Robert Williams à NYC, voici des années. De sorte que cette publication est rapidement devenue très rare mais quelqu’un (je me demande bien qui) a finalement sorti la version City Lights des caves et les libraires et les collectionneurs ont la première édition de City Lights en vente un peu partout, désormais. J’ai trouvé ça dur, de devoir partager avec des beatniks millionnaires !
En tant que petit éditeur, je suis intéressé d’en savoir plus sur la petite maison d’édition que vous avez fondée, « Cherry Valley »…
Il serait impossible de faire la liste des publications. Une partie a commencé avec Josh Norton, ici, à Cherry Valley, où nous avons reçu une ou deux petites subventions pour publier, et des poètes et écrivains célèbres ont apporté du travail et des donations. Pam Beach Plymell en sait davantage à ce sujet. Elle l’est également à propos de sa mère, feue Mary Beach, et du volumineux travail de traduction de bouuqins beat de son mari, Claude Pélieu, de leurs propres publications et de leurs archives d’arts visuels. La renommée, c’est ce qui vend les indépendants. Et il vaut mieux faire partie de quelque chose comme un mouvement ou lié aux résultats pour vendre des œuvres originales, de nos jours. Il y a très peu de littérature, chez les éditeurs plus importants. La majeure partie de ce qu’ils font est réservée à des gens qui sont connus à la télévision afin qu’on ait une copie tangible de ce qu’ils pensent. Le livre est devenu plus un phénomène d’archivation et davantage un objet en soi pour les artistes moins connus de notre époque. Nous n’avons pas d’archives pour Cherry Valley. Nous les avons vendues pour assurer nos besoins vitaux. L’université d’État de Wichita en a de complètes, je pense, et Byron Coley et Thurston Moore, à eux deux, en ont de complètes aussi à leur Yod Space de Florence. Ils ont rencontré le dernier poète artiste restant, qu’ils n’avaient pas et que nous avons publié, Paul Grillo, lors de l’expo de Claude et Mary à NYC organisée par John McWhinnie l’automne dernier.
Quels sont les poètes vivants ou morts qui correspondent à vos normes personnelles ?
Je ne subis pas de nouvelles influences parce que je lis surtout de la physique et de la science et des choses que je ne puis comprendre. Je pense que le plus grand esprit poétique de ce pays a été Loren Eiseley. Sa palette était aussi étendue que celle de Shakespeare. Je pensais qu’il n’avait pas un véhicule en prosodie formelle et en genre comme celui de Shakespeare pour utiliser la poésie et que sa prose, dans ses livres, comme « The Star Thrower », était plus poétique que la plupart des œuvres poétiques en général. Fou que j’étais, j’ai essayé de lui suggérer la chose et il m’a répondu humblement qu’il faisait beaucoup d’efforts pour essayer de placer ses mots de façon à ce que l’agencement lui plaise ou quelque chose du genre. Quand je suis allé le voir à son bureau au musée de l’Université de Pennsylvanie, je fus comme pétrifié sur place quand il sortit de son bureau. Un regard sur sa présence tout aussi minuscule m’incita à filer en douce, comme un rat, du musée. Je ne sais pas pourquoi. Son esprit sur la Platte et le mien sur le Cimarron doivent avoir fusionné à Cathedral Rocks, sur la piste nord-sud où l’on entendit la voix de la cérémonie de la « tente agitée », une catharsis sur la piste, en effet. Hart Crane, sorti d’Akron, avant l’industrie littéraire à fric, à l’époque où nous savions ce que coûtait une vraie bouteille de lait, écrivait : « Ils ont joué des ragtimes et des danses à notre porte / et nous les avons surpayé parce que nous en avions envie. » Quelques bouts de viande de Pound, ses admirables traductions – avec Noel Stock – de l’époque de Cléopâtre, prises sur les hiéroglyphes des poteries brisées, ont des allures didactiques ; elles proviennent de la vie de tous les jours, c’est très dans le genre de ce que les poètes m’envoient aujourd’hui. Les « poètes des Iles » et toutes les allusions historiques d’Hérodote. Je n’aime pas les pièces fascistes des Grecs. Les pièces m’ennuient toujours, quoi qu’il en soit, sauf « The Iceman Cometh » (Le marchand de glaces est passé) et certaines des « pièces filmées » de Tennessee Williams. Les Sonnets de Shakespeare et la poésie dans ses pièces. Gore Vidal et Burroughs demeurent toujours actuels. J. H. Fabre, le poète français de la science, les sociétés d’insectes de Wilson. Le dernier écrivain que j’ai lu (je ne lis totalement les œuvres difficiles, mais je picore dedans et je lis des extraits pour réfléchir ou pour guider mes rêves) : « Entangled Minds » de Dean Radin, « Wholeness and the Implicate Order » de David Bohm, bien qu’il se soit mis à blablater et à se réfugier dans le Za Zen, à l’instar de Gary Snyder ou l’un ou l’autre ; Richard Dawkins, « The Selfish Dream », Nadeau et « The Non-Local Universe » de Kafatos, « Body Lectric » de Becker & Seldon, qui a trait aux raisons qui pourraient disperser ou retarder l’intellect national. Cela explique aussi certains trucs de ma propre « voie vers la catharsis » en me rééclairant sur le fait que mes jeunes années se sont passées uniquement avec l’électricité de la terre, qui a une extrémité ouverte, plutôt qu’avec l’électricité produite par l’homme, qui est en circuit fermé. Les autres livres et lectures ont servi à m’aider à concrétiser une théorie que j’imagine depuis longtemps ; des endroits à force de gravité plus faible en tant qu’infime mesure de la force magnétique plus puissante.
---- Doug Holder/ Ibbetson Update/ Juin 2008/Somerville, Mass.
http://dougholder.blogspot.com/
Vous êtes généralement connu comme « poète beat ». Est-ce une définition correcte ? Interview de Charles Plymell, un poète qui refuse les étiquettes
Par Doug Holder
Dernièrement, j’ai fait circuler un mail demandant à des poètes ce que signifiait être « un poète raté ». Le poète A.D. Winans me mit en rapport avec le poète Charles Plymell qui – avec ironie – me proposa d’organiser un cours sur ce sujet énigmatique tout en me demandant, en guise de paiement, un chèque substantiel et/ou une réserve de came.
Charles Plymell est un poète et écrivain dont on néglige souvent l’implication dans la scène littéraire beat des années 50 et 60. Originaire de Kansas City, il quitta New York City au début des années 60 pour s’installer à Gough Street, San Francisco, où il partagea une maison avec Allen Ginsberg et Neal Cassady, dès 1963. Bien qu’il ait un peu en retrait par rapport à des personnages de la Beat tels Jack Kerouac et Allen Gisnsberg, Charles Plymell eut une grande influence. Sur sa petite presse des éditions « Charry Valley », il a publié des auteurs beat comme William Burroughs, Robert Peters et Herbert Huncke. Ginsberg a dit de Plymell qu’il était la première personne à l’avoir initié à la musique de Bob Dylan.
Plymell a eu une énorme influence dans le domaine de la BD beat, et il publia le premier numéro de ZAP COMIX sur sa presse, à San Francisco. Plymell a déclaré qu’il travaillait d’arrache-pied sur cette interview en compagnie de sa femme, l’éditrice d’avant-garde et cofondatrice de « Cherry Valley Editions », Pamela Beach, en cette torride journée de juin.
Vous êtes généralement connu comme « poète beat ». Est-ce une définition correcte ?
C’est chiant de ne pas être connu du tout, je présume, et c’est là le hic. Sautez sur la renommée quand vous le pouvez, ou adaptez votre esprit à plus de pénombre. Burroughs a dit un jour qu’il ne s’était jamais vu dans la peau d’un beat. Il voyait toujours la façon littéraire de dire les choses. Moi pas, si bien que je suis toujours embourbé dans les marécages sémantiques. Est-ce « correct » ? Je suppose que ce l’est, dans un sens littéraire historique où les étiquettes servent de désignations rapides dès qu’elles adoptent des connotations plus larges débordant sur l’histoire sociale. Par exemple, j’ai été très réticent, durant toutes ces dernières années, à contribuer à la Beat Scene de Kevin Ring, parce que je n’ai jamais pu considérer Bukowski, Fante et bien d’autres comme beat, mais à la brosse plus large, même si la couche est plus fine, elle étale l’étiquette à dessein, et nous y sommes justement. Justifier mes réticences pourrait sembler stupide. Mais non, personnellement, je déteste être éclipsé par une mouvance. En tant qu’outsider passionné, c’est toujours un signe que mon œuvre est demeurée à la périphérie d’un groupe. Selon mes propres normes, c’est tout aussi bien, toutefois. Je n’ai jamais aimé de sauter dans le biotope de quelqu’un d’autre (pour plus d’une nuit, du moins).
Vous avez dit que le Kansas City des années 50 avait été votre milieu favori, même quand vous étiez à Haight, dans les années 60. Pourquoi ?
Pour de nombreuses raisons, j’ai passé ma jeunesse à aller voir les géants du jazz, de la musique de couleur, du rhythm’n’blues hors des sentiers battus, et les chansons traditionnelles des grands noms dans les beuglants à un dollar l’entrée. Les jeunes de Haight n’ont pas cette éducation culturelle. Nous étions également à même d’avoir tout le peyotl que nous voulions et nous avions des rituels très enthousiastes sur les rives du cours d’eau. Personne n’était conscient de ce qu’il se passait quelque chose, sauf nous, si bien qu’il n’y avait pas d’ennui. Quand j’écris, à propos de mon ami de longue date, Ronnie le rapide, alias Barbitol Bob, qu’il me lisait du Pound au « Zip’s Club », c’était bien avant qu’on ait entendu parler de la Beat. Nous n’étions pas au fait des derniers phénomènes culturels de Life ou Time, mais nous n’en avions que faire. Nous passions nos nuits à la benzédrine et à la boo (marihuana), faisant le tour des clubs avec les musiciens des orchestres et les présentateurs des clubs, comme Mickey Shaughnessy, l’acteur, tout en discutant, en rigolant, en faisant les dingues jusqu’à l’heure du petit déjeuner ou en roulant hors des sentiers battus pour aller rendre visite – et fumer et boire avec eux – aux gars du style Fats Domino, et sa Caddy de 49, venu de La Nouvelle-Orléans. On allait dans un petit club où il y avait un peu de monde toute la nuit, sans discontinuer. Nous avions quelque chose de particuler, dans le Midwest, nous planions des journées entières d’affilée en achetant dans les drugstores des trucs bien plus forts que les amphétamines que Kerouac utilisait quand il écrivait. Je n’en ai jamais entendu parler du tout ailleurs, dans les autres classiques de drogues ni dans la littérature. Bob et moi avions été en taule ensemble à Wichita, en tant qu’ex-étudiants de l’école supérieure et petits truands du comprimé, mais nous lisions toujours de la grande littérature et nous avions toujours à notre disposition les grands noms de la musique au « Mrs. Dunbar’s Barbeque ». Il y a des choses qui doivent se passer en temps voulu et à l’endroit voulu, et qui ne sont pas censées se reproduire. Nous avions même étudié le zen et aussi ce new age de merde !
Je peux toujours me rappeler les années et ce que je faisais d’après les voitures que j’avais. En 49, pourtant, j’étais du côté des Dakota, à bosser sur un caterpillar (plus tard, Neal – Cassady – s’est approprié une partie de l’histoire pour un riff) près de la réserve et j’avais emprunté une Dodge 48 à un ami de mon père qui devait rentrer au Texas. Les permis de conduire, ça n’existait pas, à l’époque, dans cet État, de sorte que j’étais redescendu vers l’Oklahoma et que j’avais rejoint ma mère, qui travaillait dans un show de cascades en bagnole, planant par-dessus une rangée de voitures ou fonçant à travers une palissade en feu… enfin, ce genre de trucs. J’ai eu une nouvelle Chevrolet 51 à San Antonio que j’ai conduite jusqu’en Californie du Sud, où je suis resté un bout de temps. Puis retour au Kansas et descente sur Guadalajara et retour, puis un voyage à Baja pour me procurer de la benzédrine et de l’herbe et ma 38 Special, après quoi, j’ai suivi la saison des rodéos, chevauchant des taureaux Brahma et des broncos à cru. Travaillé dans les pipelines, aussi. Puis je suis allé un bout de temps à Hollywood, où j’ai acheté ma Buick Roadmaster 53 et je suis remonté dans l’Oregon pour travailler avec une équipe de dynamiteurs et construire un barrage sur le fleuve Columbia. J’ai acheté un remorqueur pour vivre dessus ; je l’avais baptisé le « Little Toot » (le petit coup de sirène). Puis je suis parti pour le Montana, l’Idaho et le Wyoming avec ma sœur, qui écumait les villes comme prostituée. Puis retour à Kansas City et à Wichita pour les cérémonies du peyotl et j’ai ensuite travaillé pour le Santa Fe, après quoi, je suis remonté, en traversant Denver et en refranchissant le col où j’étais passé tout môme, dans la Buick 39 de ma mère, et je suis retourné à San Francisco. Ce ne sont que quelques faits saillants des années où j’avais de nouvelles voitures, ou assez nouvelles, qui correspondaient à mes voyages de l’époque. J’ai rencontré Neal en 62 et ce fut alors qu’il me lut certains de ses péripéties marquantes du bouquin. De façon assez compréhensible, je n’étais pas tellement emballé, de sorte qu’il ne m’en a lu que deux ou trois passages. J’aimais rouler avec lui et l’amener au boulot sur ma moto.
Ainsi donc, à l’époque où je suis retourné une fois de plus à San Francisco (directement à droite, en décrochant de la Benzedrine Highway, route 66, mon trajet habituel et la découverte de Kerouac, en 1962). J’habitais dans le premier pâté de maisons juste au-dessus et après Ashbury, à Haight Street. Un couple d’autres amis de Wichita et les gens qu’ils fréquentaient étaient là. Conner avait une expo à la Batman Gallery et Ronnie le rapide vivait avec sa famille dans une Chevrolet 52. Je travaillais comme imprimeur et j’imprimais donc des trucs sur le côté. Je créais des collages et j’ai eu une expo à la Batman Gallery aussi et, en plus, je réalisai deux ou trois films en 16 mm qui firent fureur. Ils sont allés à l’Ann Arbor Film Festival, par le biais de mes amis de Wichita. Nous avions du LSD de Sandoz, puis de l’Owsley. On ne parlait pas encore d’« acide ». Nous avions également de la mescaline pure provenant d’un labo en Angleterre. Brautigan et moi, nous sommes allés nous asseoir dans un café et avons observé les changements qui s’étaient produits dans le quartier. Ç’avait été un vieux quartier russe avec de grands cafés qui servaient des pirogues farcies et de la bonne nourriture… Malheureusement, tout cela devait se barrer en couille et il me vint à l’esprit que les nouveaux venus n’étaient guère débrouillards et que la plupart d’entre eux n’avaient pas d’éducation formelle, comme les beat qui avaient constitué la précédente scène, centrée autour de City Lights et de l’attention naitonale qu’avait suscitée le mot « fuck » (baiser). Ainsi donc, je demandai à Brautigan ce qu’il advenait d’eux. Il donnait en plein dans leurs signes extérieurs. Neal me rappelait les gens avec qui j’avais glandé dans les années 50 depuis Denver jusqu’à K.C. Je m’entendais bien avec lui et, plus tard, quand Ginsberg revint d’Inde en 63, lui et Neal allaient partager l’appart de Gough Street avec moi. Je crois que Ginsberg connaissait le côté sauvage de Neal et qu’il me considérait comme une force stabilisatrice. Ainsi, j’emmenais Neal avec moi, à moto, pour qu’il se rende à son boulot, dans un magasin de pneus Goodyear situé sur Van Ness, puis j’allais à mon propre boulot, à l’imprimerie, comme les gens ringards des années 50 dont les jeunes parlent aujourd’hui. Eh bien, avec tout le cirque qu’il y avait en ville, ça n’allait pas durer longtemps !
Quelqu’un vient justement de m’envoyer une note disant que Bo Diddley est mort. Il venait de l’ancienne musique de rhythm’n’blues et de couleur que j’écoutais dans les années 50. Il était l’un des nombreux originaux qui n’ont pas reçu leur dû, du moins pleinement. Une anecdote, à ce propos : Nous vivions à un pâté de maisons ou deux de l’Avalon Ballroom, dans un appart où nous imprimions Zap, et nous organisions des soirées à poil et quelqu’un nous avait rendu visite pour nous dire de nous amener et d’aller voir le groupe qu’il faisait passer. Un drôle de nom : Pink Floyd. Un autre « nom étrange » jouait à l’Avalon à cette époque où le groupe du jour faisait salle comble, attirant des foules de hippies et jouant à fond une musique psychédélique dans des flashes de lumières stroboscopiques. Une nuit, on avait baissé les lumières et il y avait une douzaine de personnes à peu près. Bo Diddley prit place au bas de la scène, sur le devant du parquet de danse et commença par dire : « Merci, merci, merci ! Et me voici, maintenant, et je vais jouer rien que pour VOUS ! », comme s’il avait voulu insister sur l’absence d’héritage culturel, éducatif et branché des nouveaux arrivages de jeunes. Naturellement, comme nous vivions au même endroit, nous avions des billets de faveur déposés à City Lights pour aller voir Janis Joplin & Big Brother au Fillmore, quelques pâtés de maisons plus loin, dans la direction opposée. Après être passés à City Lights pour prendre les billets, la nuit s’élargit avec d’autres endroits encore où faire un arrêt, nous mettre à planer et, finalement, louper une performance historiquement importante là où les Joplin, Doors, Dylan, Rolling Stones et autres Beatles allaient bientôt réintroduire la grande musique traditionnelle qui avait été oubliée.
Bien que San Francisco dût devenir une ville bâtie sur le rock’n’roll dans les années 60, alle allait finalement devoir payer un tribut au jazz et au blues de Kansas City des années 50 pour parachever sa grandeur. Ma nostalgie couvrait les deux décennies.
D’après les interviews que j’ai lues, vous avez été très branché sur les drogues. Des gens comme Bukowski ont juré que la boisson, la bringue, etc. étaient essentielles dans son processus de création. Rétrospectivement, tout ce LSD et le reste, était-ce une entrave ou un adjuvant ?
C’est la vieille question « à plusieurs niveaux », comme nous le disions si souvent, durant cette période. Quelqu’un avait fait remarquer qu’il pensait que nous étions en permanence sur un élévateur ! Il est difficile de répondre. La chimie du cerveau va toujours à l’infini dans de nouveaux territoires. À coup sûr, la spontanéité et l’improvisation dans le lobe frontal sont stimulées quand on retient toute cette fumée de cannabis. Les associations semblent favorables et utiles pour les musiciens de jazz, par exemple, et ça a probablement été prouvé par des expériences anecdotiques et par l’empirisme. Le cannabis, dans d’autres arts qui requièrent en même temps des motifs critiques et symboliques de l’œil au lieu de l’oreille, et toute l’implication entre le langage et le cerveau, semble davantage problématique. Il est essentiel pour les gens créatifs d’emprunter cette voie de l’excès, à moins que, d’aventure, ils ne soient innocents ou idiots. Il me serait impossible de peser ces apports via une étude tellement vague, avec un si grand nombre de variables, de ce qu’est que le substrat de la personnalité sur une masse biochimique. L’étude du cas le plus concret en resterait probablement à Kublaï Khan. Il est étrange que deux des forces les plus motivantes pour l’homme moderne qui apparaissent au sommet du paradigme sont la drogue et l’argent. Dans la colonne B, le sexe et le rock’n’roll. Ou peut-être le sexe tout au-dessus.
Albert Hofmann désapprouvait l’usage récréatif du LSD. Il estimait que les jeunes devraient l’utilioser de façon plus rituelle. C’est votre avis ?
Ouais, j’ai lu sa notice nécrologique récente et j’ai dit que c’était le gars qui utilisait du pain de seigle pour ses toasts et son thé. Oui, il y avait un conseil intelligent dans la notice nécrologique. Le juste milieu est toujours un bon conseil. J’étais plus profondément concerné par la variété que par la quantité. Même avec la benzédrine des années 50, mon corps aurait besoin d’interruptions pour récupérer au lieu de maximaliser le tout, ce qui semblait être une approche universelle pour beaucoup, dans le genre compétition plutôt que selon ce qu’aurait dicté le bon sens commun. Il y avait une certaine excitation à suivre en compagnie de Neal la piste des amphés mais, en réalité, plus il en consommait, plutôt les symptômes de consommation excessive entraient en jeu et son souci de défendre son titre de parleur le plus rapide de l’Ouest devenait plus lassant. Ainsi, il y a toujours un sommet à partir duquel la force rétrograde vers les réalités entropiques.
Il y a toujours eu une demande implicite d’ouverture des portes de l’univers intérieur. Je me souviens de ce que, juste avant l’explosion de Haight, nous étions une flopée à être en plein trip dans un appart au bas de la rue, plus bas que chez McClure. Nous avions fermé les portes à clef et nous exprimions une certaine crainte à propos de retourner là-bas à nouveau. Il y avait des motifs de crainte tout le long du chemin. Les miroires allaient changer votre visage en d’autres visages. Evidemment, c’étaient des fioles Sandoz à l’époque, à moins que Owsley ne fût déjà apparu, alors…Enfin, l’un et l’autre, c’était de la marchandise pure et seuls des fous n’auraient pas eu de trépidations personnelles ou de contre-indications. McClure s’est amené à la porte à peu près au même moment où nous nous dissolvions dans le trip et nous ne l’avons pas laissé entrer. Il avait l’air de plaisanter à propos des trips et c’était très inquiétant pour nous parce que nous avions quitté pour de bon la voie des paysages connus. Je ne sais pas si oui ou non il avait quelque expérience à ce sujet, à l’époque, mais je suis sûr qu’il en aurait pris en se faisant accompagner de ses amis médecins ou, du moins, dans des circonstances très fiables. Il ne fallait pas jouer avec cela dans les environnements normaux de la société. Je tremble rien qu’à imaginer comment les jeunes pourraient en prendre de façon aussi désinvolte. Bien sûr, je ne sais pas à quel degré les doses étaient diluées ou contaminées dès les tout premiers jours. Même une décennie plus tôt, dans les années 50, avec le peyotl, nous gravitions naturellement vers un comportement rituel là-bas dans le fond, vers les berges du cours d’eau. L’expérience en elle-même semblait requérir la cérémonie au moins d’une distorsion dans le souiffle d’une force plus élevée. Je viens de voir une stupide émission de TV sur le peyotl et d’autres expériences flashantes en provenance d’anciens chercheurs s’intéressant à Leary et à Haight. Mon Dieu ! Eh bien, ça montre que la culture est ce qu’il y a de plus contaminé. Et je me suis mis à penser à toutes les distinctions cool et branchées entourant les joints de mes jeunes années et, ensuite, j’ai essayé de m’imaginer Laura Bush et ses amis de l’amicale de l’université en train de fumer de la marihuana. Ha ! La dévaluation et la déflation dissolvent ce qui est mythique. La teinture de l’esprit n’a plus de but une fois qu’elle est moulue dans les saloperies toxiques qui se traînent le long de la voix publique expresse de la technologie accessible à tous. Dieu ne nous donnera que ce que nos mains peuvent faire et ce que nos cerveaux pourront découvrir dans la science. Notre esprit n’a pas jailli de notre image debout. La chimie des drogues se contente de remuer la gueule. Certains aiment se libérer des filets de sécurité sociale, ils haïssent les contrôles et ils chantent la liberté d’effectuer le grand plongeon cosmique. Hart Crane a dit que le fond de la mer était cruel.
Un grand nombre d’entre nous, les petits imprimeurs, ont des doléances à l’égard de l’« Académie ». Vous aviez une petite presse et ce n’est pas le grand amour non plus entre vous et l’Académie…
Je ne suis plus impliqué là-dedans d’une façon ou d’une autre. La publication a changé beaucoup depuis que j’ai été actif dans le domaine. De toute façon, j’étais quelqu’un qui devait être radié de la liste des donations pour appartenance à des associations d’anciens universitaires. Toute activité institutionnelle a toujours besoin d’un souffre-douleur ou d’un bouc émissaire. De façon assez ironique, il s’agit toujours de la personne qui aurait pu en tirer le meilleur profit. Après une vie d’engagement, je ne lis ma poésie que lorsque des amis organisent un rassemblement intéressant ou lorsqu’un pays à la culture florissante m’invite à un forum. Je suis probablement l’un des rares poètes à avoir besoin d’honoraires pour vivre plutôt que d’un rappel de son curriculum vitae. Si je puis ajouter un peu de rab à mon chèque de sécurité sociale d’à peine 700 dollars par mois, je le fais. Sur le plan des publications, je ne vois plus de poésie et je lis surtout de la physique et je passe de longues nuits à réfléchir à ce que je ne comprends pas et, parfois, je lis ce que mes copains des « comix » me font parvenir. Si je veux conserver des pensées sous forme de combinaisons verbales que j’aimerais revoir, ou si je veux avoir quelque chose à proposer à mes invités, etc., je l’imprime en privé. Cette façon de faire et l’impression on-line, c’est beaucoup plus simple et ça coûte vraiment peu, il n’y a pas de frais de stockage, etc. Je n’ai plus rien à voir avec la subsidiation des publications depuis les années 70. Cela m’a pris un bout de temps avant de comprendre que tout financement, qu’il soit privé ou public, n’aurait rien à voir avec moi. Ma femme me l’a déjà dit il y a bien longtemps. Les gens m’envoient toujours des bouquins dédiés à leur premier maître et flanqués de tout ce blabla reprenant les subventions et distinctions qu’ils ont reçues. Je vois les noms qui réapparaissaient sur le plan du financement lorsque les petites publications sont entrées sur le net : il est assez facile de voir la corruption et de voir qui était l’ami de qui. Je les liquide. Progressivement, j’en reçois moins. J’ai utilisé l’analogie avec le bureau de l’agriculture qui voulait aider les petits fermiers au moyen de subsides. Ils ont gardé l’administration pour eux-mêmes jusqu’au moment où les bureaucraties l’ont emporté sur les petits fermiers. Où il est, ce petit fermier, aujourd’hui ? Peut-être Willie Nelson le sait-il, lui ! Tout le reste, ce sont des spéculateurs qui ont manipulé les subsides. Le monde universitaire et les politicards traditionnels se récompenseront toujours eux-mêmes d’abord et ils créeront leurs légions pour favoriser leurs propres organisations. Au nom du lait ou au nom de l’art, toutes les petites villes ont leurs produits subsidiés et homogénéisés, à l’ère du vinyle.
Dans une interview accordée à Jon Randall, vous disiez que Ginsberg souscrivait à tout ce qui était politiquement correct et profitablement correct. À une certaine époque, ç’avait été dans la publicité, non ?
J’ai toujours pensé que c’était apparent. Je me rappelle l’avoir emmené à une réunion de dotation nationale où il fit en sorte qu’aussitôt, il parvint à décrocher des subsides pour lui et Peter et tous ses copains du Lower East Side, dont certains m’avaient demandé d’écrire sur eux. À peu près à la même époque, mon ami Rod McKuen était en ville et je lui avais demandé s’il ne pouvait rien faire pour aider Cherry Valley Editions et j’avais demandé à Allen de lire avec pour une soirée bénéfices, mais Allen dit que cela devrait se faire ailleurs et au Kansas, Il ne voulait offenser personne de sa circonscription. Cela, après que je l’avais introduit à sa grande lecture à la bibliothèque Shakespeare de Folger. Il me dit, la première fois que nous nous rencontrâmes, qu’il avait travaillé comme chercheur de marché. Si c’était le cas, je pensais qu’il utilisait toutes ces ficelles à bon escient pour goupiller sa carrière. Il était excellent dans ce genre de chose. Je pensais que c’était une bonne chose à avoir, mais ça demandait un tas de boulot. Il était au téléphone, cette fois. Je ne pense pas que Burroughs faisait de la pub, mais il aimait que d’autres fassent la sienne. Comme il disait : et vous pas ? Bremser, lui, c’était pas le genre. Neal, lui, c’était justement sa force.
Nous avons un ami commun, Hugh Fox, une icône de la scène des petits éditeurs. Récemment, Ibbetson Street Press a publié ses mémoires controversés : Way, Way Off the Road. Comment vous, les gars, vous êtes-vous connectés, à l’époque ?
J’ai connu Hugh surtout à l’époque de l’édition, dans les années 70. Nous avons publié son bouquin et il était copain avec la mère de Pam, Mary Beach, et son mari Claude Pélieu. Il s’en allait toujours à KC ou à Rio avec des histoires incongrues d’un très grand intérêt. Tout ce dont il avait besoin, c’était de quelqu’un qui lui cherchât un marché ! Eh bien, nous étions au Nouveau-Mexique pour une conférence sur la littérature, voici trente ou quarante ans et je m’assis dans un endroit où il y avait des présentations et une bonne femme sur son trente et un vient de mon côté. C’était Hugh ! Plus tard, nous sommes allés à une party, à la maison d’un Mexicain, à l’intérieur du pays. C’était un écrivain dont j’ai oublié le nom, mais le le voyais partout, à l’époque. Manifestement, il avait des lins avec le directeur des programmes qui finit par être soûl et qui se mit à me peloter. Plus tard, à l’hôtel, la directeur eut la chambre en face de la mienne et il ouvrit sa porte, sortit sa bite. Il voulait que je la lui suce. Elle était petite, sombre et recourbée, de sorte que je refusai. Je ne sus jamais si c’était la grande demande ou pas. Cela me frustra parce que j’avais entendu des histoires de gens qui avaient du pouvoir au niveau du gouvernement et qui vendaient leur influence moyennant des rapports sexuels et des histoires du même tonneau, maios je ne connaissais pas le protocole. Pas étonnant qu’ils se fussent donné le nom de fraternités ou confréries. Je présume que ça continue de la sorte aujourd’hui pour beaucoup de gens, comme le foot taper. C’était si peu romantique, mais le sexe sur la scène beat, c’était comme ça aussi. La majeure partie de l’affaire, c’était une industrie du genre service, quasiment clinique. J’avais besoin de faire plus de recherche, dans ce secteur. Au Kansas, tout était considéré comme allant de soi, mais ce n’était pas lié au pouvoir, de sorte que je me sentais comme les hippies ignorants, pas de copains malins, pas de liens avec l’éducation, pas de subventions !
Un ami à moi, Jack Powers, qui a fondé Stone Soup Poets à Boston, dit que « On the Road » de Kerouac l’a libéré des contraintes de son contexte catholique irlandais de Boston. Comment cela vous a-t-il affecté ? Vous avez écrit un bouquin sur un thème similaire : « Last of the Moccasins »…
Ouais, je me souviens de Jack. Il m’avait fait écouter « Blues Eyes Crying in the Rain », de Willie Nelson, au Stone Soup. Je présume que les rebelles d’Austin commençaient à se faire connaître, à l’époque. La version de Willie en était vraiument une, naturellement. Jack m’a regardé avec un regard sans expression quand je lui ai dit que ma mère me la chantait déjà dans le temps. Elle l’avait appris de Roy Acuff à la radio. Le bouquin de Kerouac a été une catharsis pour des tas de jeunots de par le monde entier. Je ne l’ai jamais lu. Neal m’en lisait des passages et j’en ai découvert d’autres dans des anthologies de littérature. Ma catharsis ne peut sans doute pas être mise en rapport avec un événement. Elle était rpobablement sur la route. Je ne suis pas sûr de la ligne du temps quand il écrivit son bouquin, mais j’avais décidément campé à l’arrière d’un vieux camion International (à peu près la même année que l’autocar Further original) et j’avais conduit une Buick 39 de l’autre côté des Rocheuses. J’étais probablement dans les Dakota, à ce moment, dormant dans la prairie. Et, en 52, je retournais à KC pour écouter Jay McShann et, plus tard, Charley Parker. Il était plus vieux et avait une bonne oreille pour le jazz et il était l’un des rares poètes capables de mettre de la poésie dessus. Allen me lisait ses poèmes de Mexico City Blues. Je ne suis jamais entré dans sa prose. À l’exception de son jazz, je ne fus pas impressionné par lui et je pensais que la plupart des gens de la Beat étaient assez ringards, dans les débuts. Je croyais que Huncke était un véritable hipster, Neal un phénomène et que Burroughs supplantait toutes les étiquettes. Ma jeunesse fut très éloignée des mentalités de ward-heads des villes de la côte est. La géographie culturelle était différente. Ma géographie allait du Mississippi à la Californie. La liberté géographique expansive était une catharsis continuelle, pour moi, avec peut-être un peu de peyotl ajouté à la définition médicale ! City Lights publia mon bouquin et, à peu près en même temps, refusa un livre de Kerouac et un autre de Burroughs, ds sorte que je ne sais pas quelle était la situation de l’édition. Mon bouquin se trouvait sur bien des rayons et sans paiement de droits d’auteur. Europa Verlag en Autriche l’a publié et j’ai dû partager l’avance avec City Lights. Plus tard, mes droits furent retransférés et le livre ressortit chez Mother Road, avec la fabuleuse couverture de l’artiste renommé Robert Williams, qui déclara qu’il n’était pas un artiste pour couverture mais qu’il en avait fait une pour moi en raison de mon histoire avec les Comix, du fait que j’avais été le premier éditeur de Zap et que j’étais également le premier à avoir imprimé S. Clay Wilson quand nous vivions à Lawrence, Kansas. En attendant, j’ai refilé mon dernier exemplaire du bouquin avec la couverture de Robert Williams à un collectionneur, un type sourd qui passait par hasard et que j’avais rencontré lors d’une séance de signature de Robert Williams à NYC, voici des années. De sorte que cette publication est rapidement devenue très rare mais quelqu’un (je me demande bien qui) a finalement sorti la version City Lights des caves et les libraires et les collectionneurs ont la première édition de City Lights en vente un peu partout, désormais. J’ai trouvé ça dur, de devoir partager avec des beatniks millionnaires !
En tant que petit éditeur, je suis intéressé d’en savoir plus sur la petite maison d’édition que vous avez fondée, « Cherry Valley »…
Il serait impossible de faire la liste des publications. Une partie a commencé avec Josh Norton, ici, à Cherry Valley, où nous avons reçu une ou deux petites subventions pour publier, et des poètes et écrivains célèbres ont apporté du travail et des donations. Pam Beach Plymell en sait davantage à ce sujet. Elle l’est également à propos de sa mère, feue Mary Beach, et du volumineux travail de traduction de bouuqins beat de son mari, Claude Pélieu, de leurs propres publications et de leurs archives d’arts visuels. La renommée, c’est ce qui vend les indépendants. Et il vaut mieux faire partie de quelque chose comme un mouvement ou lié aux résultats pour vendre des œuvres originales, de nos jours. Il y a très peu de littérature, chez les éditeurs plus importants. La majeure partie de ce qu’ils font est réservée à des gens qui sont connus à la télévision afin qu’on ait une copie tangible de ce qu’ils pensent. Le livre est devenu plus un phénomène d’archivation et davantage un objet en soi pour les artistes moins connus de notre époque. Nous n’avons pas d’archives pour Cherry Valley. Nous les avons vendues pour assurer nos besoins vitaux. L’université d’État de Wichita en a de complètes, je pense, et Byron Coley et Thurston Moore, à eux deux, en ont de complètes aussi à leur Yod Space de Florence. Ils ont rencontré le dernier poète artiste restant, qu’ils n’avaient pas et que nous avons publié, Paul Grillo, lors de l’expo de Claude et Mary à NYC organisée par John McWhinnie l’automne dernier.
Quels sont les poètes vivants ou morts qui correspondent à vos normes personnelles ?
Je ne subis pas de nouvelles influences parce que je lis surtout de la physique et de la science et des choses que je ne puis comprendre. Je pense que le plus grand esprit poétique de ce pays a été Loren Eiseley. Sa palette était aussi étendue que celle de Shakespeare. Je pensais qu’il n’avait pas un véhicule en prosodie formelle et en genre comme celui de Shakespeare pour utiliser la poésie et que sa prose, dans ses livres, comme « The Star Thrower », était plus poétique que la plupart des œuvres poétiques en général. Fou que j’étais, j’ai essayé de lui suggérer la chose et il m’a répondu humblement qu’il faisait beaucoup d’efforts pour essayer de placer ses mots de façon à ce que l’agencement lui plaise ou quelque chose du genre. Quand je suis allé le voir à son bureau au musée de l’Université de Pennsylvanie, je fus comme pétrifié sur place quand il sortit de son bureau. Un regard sur sa présence tout aussi minuscule m’incita à filer en douce, comme un rat, du musée. Je ne sais pas pourquoi. Son esprit sur la Platte et le mien sur le Cimarron doivent avoir fusionné à Cathedral Rocks, sur la piste nord-sud où l’on entendit la voix de la cérémonie de la « tente agitée », une catharsis sur la piste, en effet. Hart Crane, sorti d’Akron, avant l’industrie littéraire à fric, à l’époque où nous savions ce que coûtait une vraie bouteille de lait, écrivait : « Ils ont joué des ragtimes et des danses à notre porte / et nous les avons surpayé parce que nous en avions envie. » Quelques bouts de viande de Pound, ses admirables traductions – avec Noel Stock – de l’époque de Cléopâtre, prises sur les hiéroglyphes des poteries brisées, ont des allures didactiques ; elles proviennent de la vie de tous les jours, c’est très dans le genre de ce que les poètes m’envoient aujourd’hui. Les « poètes des Iles » et toutes les allusions historiques d’Hérodote. Je n’aime pas les pièces fascistes des Grecs. Les pièces m’ennuient toujours, quoi qu’il en soit, sauf « The Iceman Cometh » (Le marchand de glaces est passé) et certaines des « pièces filmées » de Tennessee Williams. Les Sonnets de Shakespeare et la poésie dans ses pièces. Gore Vidal et Burroughs demeurent toujours actuels. J. H. Fabre, le poète français de la science, les sociétés d’insectes de Wilson. Le dernier écrivain que j’ai lu (je ne lis totalement les œuvres difficiles, mais je picore dedans et je lis des extraits pour réfléchir ou pour guider mes rêves) : « Entangled Minds » de Dean Radin, « Wholeness and the Implicate Order » de David Bohm, bien qu’il se soit mis à blablater et à se réfugier dans le Za Zen, à l’instar de Gary Snyder ou l’un ou l’autre ; Richard Dawkins, « The Selfish Dream », Nadeau et « The Non-Local Universe » de Kafatos, « Body Lectric » de Becker & Seldon, qui a trait aux raisons qui pourraient disperser ou retarder l’intellect national. Cela explique aussi certains trucs de ma propre « voie vers la catharsis » en me rééclairant sur le fait que mes jeunes années se sont passées uniquement avec l’électricité de la terre, qui a une extrémité ouverte, plutôt qu’avec l’électricité produite par l’homme, qui est en circuit fermé. Les autres livres et lectures ont servi à m’aider à concrétiser une théorie que j’imagine depuis longtemps ; des endroits à force de gravité plus faible en tant qu’infime mesure de la force magnétique plus puissante.
---- Doug Holder/ Ibbetson Update/ Juin 2008/Somerville, Mass.
Optical sound: a short reminder vernissage ce jeudi 20 mai
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EXHIBITION / EXPOSITION
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PIERRE BELOÜIN : "Playing You" (Nothing Inside is real)
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GALERIE FREDERIC GIROUX (Paris)
Vernissage ce Jeudi 20 MAI 2010~ de 18H00 à 21H00
La vitrine par OLIVIER HÜZ & ARIANE BOSSHARD
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Exposition personnelle du 20 Mai au 19 Juin 2010
Après son exposition collective « Sound by artists » en 2009, la galerie Frédéric Giroux entame en 2010
une série d’expositions personnelles d’artistes sonores :
Pascal Broccolichi du 20 mars au 15 mai, Pierre Beloüin du 22 mai au 19 juin
Optical Sound du 3 au 30 juillet
Jérôme Poret du 4 septembre au 30 octobre
et Pierre-Laurent Cassière du 6 novembre au 23 décembre.
"L'histoire de l'art récente a connu successivement des artistes « sans » œuvres (dématérialisées) et d'autres « sans » art (où « tout est art »),
ou bien encore des œuvres « sans » auteur (voir les appropriationistes)...
Le travail de Pierre Beloüin pourrait sans doute revendiquer ici quelques-unes de ses filiations et trouver naturellement sa place sur ce grand
échiquier du rapport ambiguë de l'artiste à l'art.
Car ce qui fait l'une des spécificités de son œuvre, outre le fait qu'elle s'appuie également sur une connaissance pointue des contre-cultures,
c'est le statut que défend son auteur, un statut plus volontiers associé au monde de la musique ou du cinéma, à savoir celui de producteur.
Producteur d'artistes, de musiciens, d'œuvres, de produits... Revendiquant la pratique de l'art comme moyen de collaborations,
Pierre Beloüin devient le cœur d'un réseau ouvert multipliant les ramifications et le développement de projets en tout genre
(du partenariat au commissariat en passant par l'édition de disques, de badges, l'organisation de concert...).
Ce qui signe d'emblée ce travail, c'est le désir affirmé de multiplier les champs plutôt que de les soustraire et d'inscrire ainsi sa pratique
au sein du label Optical Sound (dont il est le créateur) dans sa production plastique.
Qu'elle soit jouée ou citée, la musique, son actualité et son histoire, ses codes et ses croisements, constitue donc le socle à partir duquel tout s'élabore.
Et c'est alors en Homme orchestre, que l'artiste se présente, autoportrait à la cravate blanche sur chemise rouge aussi décalé
et faussement naïf que le morceau « exotica » qui tourne en boucle et accompagne l'installation.
C'est sans doute parce que la musique dépasse son seul territoire, qu'elle emporte avec elle un lifestyle et appelle la conscience et la révolte,
le plaisir et le jeu, qu'elle fascine.
Pierre Beloüin semble annoncer son désir de faire basculer définitivement dans le champ de l'art cette attitude frondeuse et résistante.
Aux manettes d'un projet dont un des buts pourrait être celui d'affirmer le rapprochement, voire la fusion, des disciplines artistiques,
il met en œuvre les moyens d'une attitude dans la forme."
Guillaume Mansart
Galerie Frédéric Giroux
galerie frédéric giroux
8 rue Charlot - 75003 Paris
tel.: 01 42 71 01 02 - fax: 01 42 71 05 11
info@fredericgiroux.com / www.fredericgiroux.com
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Mes remerciements à Pascal Broccolichi, Jérôme Poret, Frédéric Giroux, Morgane Desailly, Olivier Hüz, Nicolas Ledoüx, Hannelore, Family and so much more...
Thanks for reading - Pierre Beloüin ~ Optical Sound
105 rue des Volubilis 83190 Ollioules
18 Rue de Stosswihr 67100 Strasbourg
25 rue des Cascades 75020 Paris
Season of Mist is the official French distro of Optical Sound in France / Distribution France Season of Mist
Vente format numérique OTOTOÏ
The Optical Sound CD's are always available in regular store, on-line it's better for us / les éditions Optical Sound sont disponibles
chez tous les disquaires, et sur la boutique en ligne Buy on-line with Paypal, quick and secure sending.
lundi 17 mai 2010
dimanche 16 mai 2010
Claude Pelieu's covers
Thanks to Charles Plymell for sending them ! Charley Plymell and Richard Hell, reading at St. Mark's on the Bowerie
On Mary Beach : http://www.emptymirrorbooks.com/thirdpage/marybeachtribute.html
Group photo festival 1998
Catfish Mcdaris, Al Duffy, Hersh Silverman,Tom Deventi,Charles Plymell, Mary Beach, Andy Clausen, Antoine Mahoney,Pam Plymell, Jeff Weinberg, Alan Kirshbbaum, Buchenroth,Grant Hart, Frank Church,Ray Bremser, Claude Pelieu
May 16, 2010 From 1 to 4 P.M. Live Remote Broadcast Of The Watt From Pedro Show
http://www.track16.com/track16nights/2010-05-14/index.php
Live Remote Broadcast Of The Watt From Pedro Show (twfps.com) With Mike Watt, writer and curator Kristine McKenna, artist and poet Robert Branaman and others At Track 16 Gallery
Sunday, May 16, 2010
From 1 to 4 P.M.
Come and go as you like!
Also on view "Mike Watt: Eye-Gifts from Pedro" through May 16, 2010
In conjunction with our current exhibition of photographs by Mike Watt, Track 16 Gallery is pleased to present the live remote broadcast of Mike Watt's radio show podcast, "The Watt from Pedro Show" (twfps.com) in our main space on Sunday, May 16 from 1 - 4 P.M. with Mike Watt, writer and
curator Kristine McKenna, artist and poet Robert Branaman and others.
Generally speaking, "The Watt from Pedro Show" could be described as a conversational jam with guests, during which time Watt spins mostly newly recorded music from all over the place, assisted by Brother Matt who also "throws some spunnery on his spin cycle segment" halfway through the three hour show. Watt's website www.hootpage.com simply states, "Watt plays tunes and does some spiel."
2525 michigan av., bldg. c1
santa monica, ca (310) 264-4678
Live Remote Broadcast Of The Watt From Pedro Show (twfps.com) With Mike Watt, writer and curator Kristine McKenna, artist and poet Robert Branaman and others At Track 16 Gallery
Sunday, May 16, 2010
From 1 to 4 P.M.
Come and go as you like!
Also on view "Mike Watt: Eye-Gifts from Pedro" through May 16, 2010
In conjunction with our current exhibition of photographs by Mike Watt, Track 16 Gallery is pleased to present the live remote broadcast of Mike Watt's radio show podcast, "The Watt from Pedro Show" (twfps.com) in our main space on Sunday, May 16 from 1 - 4 P.M. with Mike Watt, writer and
curator Kristine McKenna, artist and poet Robert Branaman and others.
Generally speaking, "The Watt from Pedro Show" could be described as a conversational jam with guests, during which time Watt spins mostly newly recorded music from all over the place, assisted by Brother Matt who also "throws some spunnery on his spin cycle segment" halfway through the three hour show. Watt's website www.hootpage.com simply states, "Watt plays tunes and does some spiel."
2525 michigan av., bldg. c1
santa monica, ca (310) 264-4678
samedi 15 mai 2010
Mickaël Stevens: THE ROAD TO INTERZONE
THE ROAD TO INTERZONE
by Michael Stevens
http://realitystudio.org/criticism/the-blade-runner-and-the-shootist/
Michael Stevens was born in southwest Oklahoma in 1971 and is a graduate of the University of North Texas. For the past decade he has worked primarily as a bookscout. His interests include bibliomaniacism, consciousness expansion, sensory derangement and body modification through the discipline of iron. He currently lives with his beloved family of cats and a kidnapped dog in Archer City, Texas.
The Road to Interzone is the result of a fascination with the works of William S. Burroughs and the literary influence that made his legendary canon of work possible. Here, the raw material of the shaping spirit of the imagination, is analyzed by presenting quotes and selections from Burroughs works (novels, interviews, criticism, etc.) alongside the primary literary sources that influenced him. Also contained herein are listings from the recorded archives of the books Burroughs read through most of his lifetime. Redacted from university archives and WSB s personal libraries, these listings attempt to catalog the source materials of what was to become Burroughs literary legacy. The Road to Interzone provides the skeleton for an interpretation of the operational processes of influence and the function of artistic inspiration.
Paperback: 282 pages
Publisher: Suicide Press; Second edition (September 1, 2009)
Language: English
ISBN-10: 0615302653
ISBN-13: 978-0615302652
Product Dimensions: 6.9 x 5 x 1.3 inches
"Michael Stevens has found the right vein, circulating raw material of the mind of visionary genius in post modern literature and art. His exhaustive compendia and matrix is like the fractal's pattern bringing similarities that could reveal whole equation. He has provided the reader with the sources of allusion, influences, critiques, and the spirit of scatological obsessions of the late William S. Burroughs, the well-read innovator, inventor, and investigator in literature, art, culture and cosmology. Ezra Pound once advised readers who thought the Cantos too obscure, to just think of them as people throughout history sitting around talking. This book allows me the conversations with Uncle Bill that I unfortunately neglected in his presence." --Charles Plymell
"A fascinating and richly helpful piece of literary archeology, tracing as broadly as possible the sources William Burroughs had available to him as he wrote. Both the title and the method echo the classic Road to Xanadu, John Livingston Lowes excavation of Coleridge s reading: Coleridge, like Burroughs, being more than a little interested in drugs. It is a work for which all Burroughs students should be grateful." --Larry McMurtry
“The scholarship surrounding the life and work of William Burroughs is in the midst of a renaissance. Students of Burroughs are turning away from myths, legends, and sensationalistic biographical detail in order to delve deeply into textual analysis, archival research, and explorations of literary and artistic history. Michael Stevens’ The Road to Interzone is an important part of this changing landscape. In a manner similar to Ralph Maud’s Charles Olson’s Reading, The Road to Interzone places the life and literature of “el Hombre Invisible” into sharper focus by listing and commenting on, in obsessive detail, the breadth of literary material Burroughs read, referred to, researched, and reviewed. Stevens reveals Burroughs to be a man of letters and of great learning, while simultaneously shedding light on the personal obsessions, pet theories, childhood favorites, and guilty pleasures, which make Burroughs such a unique and fascinating figure. Stevens’ book provides a wealth of new and important information for those deeply interested in Burroughs and will no doubt prove essential to future scholarship. Like Oliver Harris’ The Secret of Fascination and Robert Sobieszek’s Ports of Entry before it, The Road to Interzone is an indispensable addition to the canon of Burroughs Studies.”
-Jed Birmingham
“Michael Stevens has created a new kind of biography out of love for William S. Burroughs and love of books. Author worship and bibliophilia become one at the point of obsession, which of course is the point where they become interesting. Burroughs’ reading was intense and far flung, and Stevens has sleuthed out a portrait of that reading--the books Burroughs lent his name to in the form of introductions and blurbs, the books in his various libraries, the books he refers to, the books that found their way into his writing, and much more! Along with lively notes from Stevens, we have Burroughs throughout--his opinions, perceptions, the ‘grain of his voice.’ That in itself makes Stevens’ book a notable achievement. The Road to Interzone is a useful scholarly tool and a fascinating journey for anyone who loves contemporary literature.”
-Robert Gluck
“The Road To Interzone is a valuable piece of scholarly work which would prove of invaluable assistance to anyone interested in the work of William Seward Burroughs. Books maketh the man (and woman) said somebody and they obviously had a massive impact on the imagination of Burroughs, shaping the direction his writing life took. An examination of his library and reading habits is sure to give any student of the man vital clues as to his inspirations and launching off points.”
-Kevin Ring, Beat Scene
"Burroughs criticism in the 21st century is in the process of being shaped by material concerns. No longer are Burroughs' readers focused primarily on the legend of the "master" as wife-killing junkie expatriate-finally, the way that Burroughs went about producing his work has become as important as his mythos, and essentially to understanding it. In this crucial sense, Michael Stevens's The Road to Interzone offers an outstanding contribution to the newest work on Burroughs. His meticulously researched text stands as an absolutely invaluable accessory to a rich theoretical revival inaugurated by major critics in the field such as Timothy S. Murphy, Oliver Harris, and Jamie Russell."
-Davis Schneiderman
"Michael Stevens' work is as close to pure research as can be obtained. He provides a unique view of a unique writer through the lens of words in other writers' books. All authors read, and their reading habits inform their own writing. With the work of Michael Stevens, we now have a much better idea of the topics Burroughs was interested in, the subjects that intrigued him, and the minutiae of his personal library. It is a piece of scholarship that will enrich the study of Burroughs' life and work."
-Eric Shoaf
“To scan Michael Stevens' bibliography is to dream of entering into William Burroughs' head from a new angle -- not from his writings but from his readings. You can't live Burroughs' life but you can read the books he read. You can infect yourself with the same word virus he picked up in writers ranging from Abrahamson (Crime and the Human Mind) to Yeats (‘cast a cold eye on life, a cold eye on death…’) Will these get you any closer to the mutations Burroughs performed on the word virus? Doubtless you'll understand the man and his work better. And perhaps, with the help of the ‘creative reading’ Burroughs espoused, Road to Interzone will even put you in position to subject the same viral sources to a few new mutations of your own.”
-Supervert
“Michael Stevens’ The Road To Interzone is not only the most comprehensive Burroughs bibliography ever attempted, it is written and compiled with precisely the self-deprecating humor and unremitting attention to detail demanded by the occasion. This highly entertaining, intelligently organized and vastly informative tome is pre-ordained by the religious fascination William S. Burroughs masterfully instilled in his readers. An absolutely necessary reference work for the world of letters, The Road To Interzone offers the added advantage of belletristic assassins expertly perched at each bend, sewage drain and rooftop- the perfect snippet of literary criticism here, the single-sentence aphorism that annihilates doubt there. Stevens’ magnificent work is certain to prove useful to scholars and lay readers for many generations to come. It possesses all earmarks of an obsessive perfectionist’s life work. Utterly indispensable.”
-David Woodard
“Often, scholars base their argument or lineage of ideas on very thin evidence, such as one mention of so-and-so book in one of the works. This sort of comprehensive survey gives much more overall view on the whole cultural environment that the author worked in. I don't know if this sort of effort has been made for other authors, but if it has, then it's about time it was done for WSB. And if it hasn't, then this sort of thing has the potential to open up a whole new world of research material. I think it's simply great.”
-Hiroo Yamagata
by Michael Stevens
http://realitystudio.org/criticism/the-blade-runner-and-the-shootist/
Michael Stevens was born in southwest Oklahoma in 1971 and is a graduate of the University of North Texas. For the past decade he has worked primarily as a bookscout. His interests include bibliomaniacism, consciousness expansion, sensory derangement and body modification through the discipline of iron. He currently lives with his beloved family of cats and a kidnapped dog in Archer City, Texas.
The Road to Interzone: Reading William S. Burroughs Reading
Second (Revised and Expanded) Edition by Michael Stevens available now direct from the publisher:
www.suicidepress.com
Second (Revised and Expanded) Edition by Michael Stevens available now direct from the publisher:
www.suicidepress.com
Suicide Press
P. O. Box 663
Archer City, Texas
76351The Road to Interzone is the result of a fascination with the works of William S. Burroughs and the literary influence that made his legendary canon of work possible. Here, the raw material of the shaping spirit of the imagination, is analyzed by presenting quotes and selections from Burroughs works (novels, interviews, criticism, etc.) alongside the primary literary sources that influenced him. Also contained herein are listings from the recorded archives of the books Burroughs read through most of his lifetime. Redacted from university archives and WSB s personal libraries, these listings attempt to catalog the source materials of what was to become Burroughs literary legacy. The Road to Interzone provides the skeleton for an interpretation of the operational processes of influence and the function of artistic inspiration.
Paperback: 282 pages
Publisher: Suicide Press; Second edition (September 1, 2009)
Language: English
ISBN-10: 0615302653
ISBN-13: 978-0615302652
Product Dimensions: 6.9 x 5 x 1.3 inches
"Michael Stevens has found the right vein, circulating raw material of the mind of visionary genius in post modern literature and art. His exhaustive compendia and matrix is like the fractal's pattern bringing similarities that could reveal whole equation. He has provided the reader with the sources of allusion, influences, critiques, and the spirit of scatological obsessions of the late William S. Burroughs, the well-read innovator, inventor, and investigator in literature, art, culture and cosmology. Ezra Pound once advised readers who thought the Cantos too obscure, to just think of them as people throughout history sitting around talking. This book allows me the conversations with Uncle Bill that I unfortunately neglected in his presence." --Charles Plymell
"A fascinating and richly helpful piece of literary archeology, tracing as broadly as possible the sources William Burroughs had available to him as he wrote. Both the title and the method echo the classic Road to Xanadu, John Livingston Lowes excavation of Coleridge s reading: Coleridge, like Burroughs, being more than a little interested in drugs. It is a work for which all Burroughs students should be grateful." --Larry McMurtry
“The scholarship surrounding the life and work of William Burroughs is in the midst of a renaissance. Students of Burroughs are turning away from myths, legends, and sensationalistic biographical detail in order to delve deeply into textual analysis, archival research, and explorations of literary and artistic history. Michael Stevens’ The Road to Interzone is an important part of this changing landscape. In a manner similar to Ralph Maud’s Charles Olson’s Reading, The Road to Interzone places the life and literature of “el Hombre Invisible” into sharper focus by listing and commenting on, in obsessive detail, the breadth of literary material Burroughs read, referred to, researched, and reviewed. Stevens reveals Burroughs to be a man of letters and of great learning, while simultaneously shedding light on the personal obsessions, pet theories, childhood favorites, and guilty pleasures, which make Burroughs such a unique and fascinating figure. Stevens’ book provides a wealth of new and important information for those deeply interested in Burroughs and will no doubt prove essential to future scholarship. Like Oliver Harris’ The Secret of Fascination and Robert Sobieszek’s Ports of Entry before it, The Road to Interzone is an indispensable addition to the canon of Burroughs Studies.”
-Jed Birmingham
“Michael Stevens has created a new kind of biography out of love for William S. Burroughs and love of books. Author worship and bibliophilia become one at the point of obsession, which of course is the point where they become interesting. Burroughs’ reading was intense and far flung, and Stevens has sleuthed out a portrait of that reading--the books Burroughs lent his name to in the form of introductions and blurbs, the books in his various libraries, the books he refers to, the books that found their way into his writing, and much more! Along with lively notes from Stevens, we have Burroughs throughout--his opinions, perceptions, the ‘grain of his voice.’ That in itself makes Stevens’ book a notable achievement. The Road to Interzone is a useful scholarly tool and a fascinating journey for anyone who loves contemporary literature.”
-Robert Gluck
“The Road To Interzone is a valuable piece of scholarly work which would prove of invaluable assistance to anyone interested in the work of William Seward Burroughs. Books maketh the man (and woman) said somebody and they obviously had a massive impact on the imagination of Burroughs, shaping the direction his writing life took. An examination of his library and reading habits is sure to give any student of the man vital clues as to his inspirations and launching off points.”
-Kevin Ring, Beat Scene
"Burroughs criticism in the 21st century is in the process of being shaped by material concerns. No longer are Burroughs' readers focused primarily on the legend of the "master" as wife-killing junkie expatriate-finally, the way that Burroughs went about producing his work has become as important as his mythos, and essentially to understanding it. In this crucial sense, Michael Stevens's The Road to Interzone offers an outstanding contribution to the newest work on Burroughs. His meticulously researched text stands as an absolutely invaluable accessory to a rich theoretical revival inaugurated by major critics in the field such as Timothy S. Murphy, Oliver Harris, and Jamie Russell."
-Davis Schneiderman
"Michael Stevens' work is as close to pure research as can be obtained. He provides a unique view of a unique writer through the lens of words in other writers' books. All authors read, and their reading habits inform their own writing. With the work of Michael Stevens, we now have a much better idea of the topics Burroughs was interested in, the subjects that intrigued him, and the minutiae of his personal library. It is a piece of scholarship that will enrich the study of Burroughs' life and work."
-Eric Shoaf
“To scan Michael Stevens' bibliography is to dream of entering into William Burroughs' head from a new angle -- not from his writings but from his readings. You can't live Burroughs' life but you can read the books he read. You can infect yourself with the same word virus he picked up in writers ranging from Abrahamson (Crime and the Human Mind) to Yeats (‘cast a cold eye on life, a cold eye on death…’) Will these get you any closer to the mutations Burroughs performed on the word virus? Doubtless you'll understand the man and his work better. And perhaps, with the help of the ‘creative reading’ Burroughs espoused, Road to Interzone will even put you in position to subject the same viral sources to a few new mutations of your own.”
-Supervert
“Michael Stevens’ The Road To Interzone is not only the most comprehensive Burroughs bibliography ever attempted, it is written and compiled with precisely the self-deprecating humor and unremitting attention to detail demanded by the occasion. This highly entertaining, intelligently organized and vastly informative tome is pre-ordained by the religious fascination William S. Burroughs masterfully instilled in his readers. An absolutely necessary reference work for the world of letters, The Road To Interzone offers the added advantage of belletristic assassins expertly perched at each bend, sewage drain and rooftop- the perfect snippet of literary criticism here, the single-sentence aphorism that annihilates doubt there. Stevens’ magnificent work is certain to prove useful to scholars and lay readers for many generations to come. It possesses all earmarks of an obsessive perfectionist’s life work. Utterly indispensable.”
-David Woodard
“Often, scholars base their argument or lineage of ideas on very thin evidence, such as one mention of so-and-so book in one of the works. This sort of comprehensive survey gives much more overall view on the whole cultural environment that the author worked in. I don't know if this sort of effort has been made for other authors, but if it has, then it's about time it was done for WSB. And if it hasn't, then this sort of thing has the potential to open up a whole new world of research material. I think it's simply great.”
-Hiroo Yamagata
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