D'où vient la
force de Dylan ? De son lyrisme ? De son cynisme ? Un lyrisme âpre, qui ne mâche
pas ses mots. Un Juvénal américain. Après avoir été une sorte de Baudelaire du
Dakota, un Rimbaud new-yorkais, Dylan est devenu un nouveau William Blake. Il a
eu sa période "Jésus freak", chantant les Evangiles. Puis les vieux démons sont
revenus, la méfiance, la peur de se faire manipuler. On ne met pas facilement le
Bob Dylan en cage. C’est un oiseau sauvage. Il y a eu plusieurs Bob Dylan, comme
il y a eu plusieurs Marc Bolan, de mystérieux Morrison, quantité d’Elvis, de
multiples Bowie.
La
critique rock se limite, bien souvent, à la critique biographique : tournées
interminables, saccages d’hôtel, substances, alcools, épouses, maîtresses,
divorces, sevrages, caisses, demeures, guitares. Cela peut avoir son intérêt. On
a voulu autre chose : explorer les textes.Ce livre se présente sous la forme d’un alphabet. Ce n’est pas une biographie éclatée de Bob Dylan. Inutile de se référer à des entrées telles que "Premiers pas", "Grands concerts", "Grands succès" : vous ne les trouveriez pas. Jérôme Pintoux a voulu travailler sur l’œuvre du chanteur : une cinquantaine d’albums en cinquante ans de carrière. Il s’agit d’un commentaire littéraire des chansons de Dylan et non pas d’une énième bio. Ces vies, d’autres les ont déjà écrites.
Sortie le 15 juillet aux éditions du Camion Blanc.
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