Jérôme Pintoux dédicacera son premier livre samedi à Niort. Il y fait revivre les grands noms de la littérature à travers des interviews imaginaires.
Il ne se prend pas pour Bernard Pivot ou Thierry Ardisson, même s'il eut sans doute aimé être ce dernier. Prof de français, à la retraite depuis peu, Jérôme Pintoux, dont le grand-père et le père tenaient la fameuse droguerie de la rue Basse, institution du commerce local aujourd'hui dirigée par son frère, signe « Interviews d'outre-tombe, confessions des classiques du Lagarde et Michard ».
Pourquoi pas un feuilleton radiophonique ?
Ce petit livre original paru chez JBZ et Cie – qu'il dédicacera ce samedi 18 février à la Librairie des Halles – fait revivre de l'Antiquité au XIXe siècle, une soixantaine de grands noms de la littérature, d'Homère à Rabelais, de Molière à Victor Hugo. A travers de courtes interviews fictives, Jérôme Pintoux s'est mué en pigiste littéraire tout en conservant ses habits de pédagogue. « Mon but premier c'était de faire lire et relire des écrivains, si possible avec un peu d'humour. Il n'y a que le titre de morbide. Ici, la littérature fait office de machine à remonter le temps. » On piochera dans ce livre au gré de son humeur. Ces interviews sont brèves, de lecture aisée. Parfois tendres, elles amusent ou adressent des clins d'œil aux auteurs. Exemples. « Charles Baudelaire, on dit que vous avez une excellente mémoire ? J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. Arthur Rimbaud, votre dormeur du val a l'air plutôt mal en point ? Il a deux trous rouges au côté droit. » Avec cet Ovni littéraire, que l'éditeur qualifie à la fois de manuel d'histoire littéraire et d'uchronie (*) Jérôme Pintoux inaugure un genre qui pourrait peut-être faire école. Il avoue disposer d'encore 1.550 interviews inédites. Il souhaiterait faire un tome entièrement consacré au XXe siècle, un autre aux auteurs anglo-saxons. Et puis dire ou faire jouer ses saynètes à la radio, sous forme de feuilleton. En attendant, lisez ce livre, afin de retrouver, à la manière d'un Verlaine, l'écho de « ces voix chères qui se sont tues ».
(*) Genre littéraire qui repose sur le principe de la réécriture de l'histoire à partir de la modification d'un événement du passé.
Séance de décicace à la Librairie des Halles, samedi 18 février de 10 h 30 à midi.
Jean-Michel Gouin
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